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Le Plan XVII
Le Général Joseph JOFFRE a préparé en 1913 le Plan XVII qui a été le 2 août 1914 à la déclaration de la Première Guerre Mondiale. Ce plan fut ainsi appelé car il est le 17e plan depuis la fin de la guerre de 1870.
Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises.
La Mobilisation
La mobilisation prévoit l'augmentation massive des effectifs, que ce soit par l'augmentation des unités d'active ou par la création de nouvelles formations, les unités de réserve et la territoriale.
L'Active
"L'active" désigne les hommes sous les drepeaux en temps de paix c'est à dire les appelés qui effectuent leur service militaire et les professionnels : Officiers, troupes coloniales, la Légion Etrangère.
La Réserve
La "Réserve" désigne des unités composées d'hommes de 24 à 34 ans ayant terminé leur service militaire et ayant été rendus à la vie civile, ils sont appelés « réservistes ». Ils sont rappelés pour une courte période d'entrainement ou lors d'une mobilisation.
En plus des réservistes qui complètent les unités d'active, le plan XVII prévoit de lever lors de la mobilisation des régiments des "bataillons de réserve", composés essentiellement de réservistes encadrés par un petit noyau d'active.
Un régiment d'infanterie de réserve est créé au sein du dépôt de chacun des régiments d'infanterie. Il porte le numéro de l'ancien augmenté de 200. Un bataillon supplémentaire est créé au dépôt de chacun des bataillons de chasseurs à pied, il porte le numéro de l'ancien augmenté de 40.
La Territoriale
La "Territoriale" désigne des unités composées majoritairement des hommes les plus âgés, de 35 à 48 ans. En cas de mobilisation ou lors des courtes périodes d'entrainement, des régiments d'infanterie territoriale, des escadrons territoriaux de cavalerie, des groupes territoriaux d'artillerie et des bataillons territoriaux du génie sont créés. Plusieurs de ces unités doivent être regroupées pour former des divisions d'infanterie territoriale (DIT), qui peuvent être soit des divisions territoriales de campagne (DTC), soit de place (DTP).
Lors de la mobilisation le nombre d'unités doit passer selon le plan :
de 598 bataillons d'infanterie à 1.525 (642 d'active, 406 de réserve et 410 de territoriale), d'environ 1.100 hommes (regroupés en quatre compagnies de 254 fantassins)
de 300 escadrons de cavalerie à 545 (316 d'active, 176 de réserve et 37 de territoriale) d'environ 120 hommes (en quatre pelotons de 30 cavaliers)
de 816 batteries d'artillerie à 1.468 (1.042 d'active, 265 de réserve et 161 de territoriale), chacune de quatre canons (un groupe est en général composé de trois batteries)
de 189 compagnies et détachements du génie
Chaque Corps d'armée est composé de deux Divisions d'Infanterie sauf le 6e Corps qui en possède trois et d'une Division de Cavalerie.
les Divisions d'Infanterie sont composées de deux Brigades d'Infanterie à deux Régiments, plus un Escadron de Cavalerie, un Régiment d'Artillerie à trois groupes et une Compagnie du Génie.
Chaque Division de Cavalerie est composée de trois Brigades à deux Régiments, plus un groupe cycliste, un groupe d'artillerie et un détachement de sapeurs cyclistes.
La Concentration
La concentration désigne le déploiement des différentes troupes. L'organisation et les zones de concentration dépendent de leurs missions. Ces missions établies par l'État-Major dépendent de la topographie, du réseau ferroviaire, du contexte diplomatique, de la volonté plus ou moins offensive du commandant français et des intentions prêtées aux adversaires.
L'Organisation
Le plan prévoit l'envoi, sur le théâtre d'opérations du Nord-Est, de la quasi-totalité des unités d'active. L'État-Major appréhende l'emploi des unités de réserve. C'est aux unités d'active que le commandement fera surtout appel pour l'exécution des manœuvres offensives dont dépend le succès des opérations, comptant sur leur instruction meilleure, sur leur entrainement supérieur et sur la solidarité des liens tactiques qui unissent tous leurs éléments. Le plan XVII renforce l'encadrement de la réserve et prévoit de les déployer en arrière pour prendre le temps d'améliorer leur cohésion.
Les corps d'armée se trouvant en métropole doivent être regroupés au sein de cinq armées déployées dans l'Est, celles-ci sont renforcées par sept divisions de cavalerie. Trois divisions de cavalerie sont prévues pour former un corps de cavalerie sur le flanc gauche. L'armée des Alpes, chargée de la surveillance de la frontière italienne, doit être surtout composée des divisions de réserve locales. Quant aux divisions territoriales, elles doivent être affectées à la défense du camp retranché de Paris, ainsi qu'à l'observation des littoraux et de la frontière espagnole.
Le chef de l'État-Major général de l'Armée, Joffre, est le commandant en chef.
Le déploiement selon le Plan XVII
1ère Armée, armée de Dôle Commandant : le Général Augustin DUBAIL zone de concentration : Remiremont et Charmes composition : 5 Corps (7e, 8e, 13e, 14e et 21e) effectif : 266.452 hommes mission : attaquer Mulhouse et Sarrebourg |
2ème Armée, armée de Dijon Commandant : le Général Edouard de CASTELNAU zone de concentration : Pont St Vincent et Neufchâteau composition : 5 Corps (9e, 15e, 16e, 18e et 20e) : 323.445 hommes mission : attaquer Morhange |
3ème Armée, armée de Châlons Commandant : le Général Pierre RUFFEY zone de concentration : St Mihiel et Verdun composition : 3 Corps (4e, 5e et 6e) effectif : 237.257 hommes mission : surveiller la Place de Paris |
4ème Armée, armée de Fontainebleau Commandant : le Général Fernand de Langle de Cary zone de concentration : St Dizier et Bar le Duc composition : 3 Corps (12e, 17e et CAC) effectif : 159.588 hommes mission : en réserve sur l'Argonne |
5ème Armée, armée de Paris Commandant : le Général Charles LANREZAC zone de concentration : d'Hirson à Dun sur Meuse composition : 5 Corps (1e, 2e, 3e, 10e et 11e) effectif : 299.350 mission : surveiller la frontière belge ardennaise |
La mise en place du Plan XVII et l'encerclement