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Les Campagnes du 63éme Régiment d'Infanterie

Extraits du JMO du 63ème Régiment d'Infanterie.

(pensez à cliquer sur les photos pour les aggrandir).







En 1914 le 63ème Régiment d'Infanterie était composé de 3 Bataillons basés pour 2 d'entre eux à Limoges, caserne de Beaupuy, et le 3ème à Saint-Yrieix-la-Perche.






Le 5 août , le régiment complet du 63ème Régiment d'Infanterie, constitué de ses 3 Bataillons, est embarqué en trois trains dans la nuit. L'état major et le 1er Bataillon quittent Limoges le 5 août à 22h03, le second à 22h12 et enfin le dernier à 22h43.

Le 6 août ils arrivent à Troyes dans l'Aube et reçoivent l'ordre de continuer leur route par la voie ferrée jusque Valmy.




La Bataille des Frontières.


Le plan XVII, préparé en 1913, est appliqué dès le déclenchement de la guerre. Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises. La majeure partie du corps de bataille est envoyée le long des frontières franco-belge et franco-allemande (de Givet à Belfort), avec une variante pour faire face à une invasion de la Belgique par les armées allemandes.

Le plan est mis en œuvre à partir du 2 août 1914 sous les ordres du commandant en chef français, le général Joffre. Il entraîne les offensives françaises en Haute-Alsace (à partir du 7 août), sur le plateau lorrain (à partir du 14 août) et dans les Ardenne belges (à partir du 21 août), elles échouent toutes lors de la bataille des Frontières.

Deux grandes offensives françaises sont prévues, l'une sur le plateau lorrain entre les Vosges et Metz par les 1ère et 2ème armées, l'autre dans le Thionvillois entre Luxembourg et Diedenhofen (ou dans le Luxembourg belge en cas d'invasion de la Belgique) par les 4ème et 5ème armées.






Selon le plan XVII la 4ème Armée, sous les ordres du Général de Langles de Cary et dont dépend le 63ème Régiment d'Infanterie, doit se déployer autour de Saint Dizier et Bar le Duc et doit rester en réserve sur l'Argonne.





Le 7 août 1914

Les cantonnements du 63ème Régiment d'Infanterie sont ainsi définis : l'Etat Major à Florent, le 1er Bataillon à Florent, le 2ème Bataillon à Moiremont et le 3ème Bataillon à Neuville au Pont. Ces différents cantonnements sont atteints entre 12h00 et 16h00




Les 8, 9 et 10 août 1914

le Régiment conserve ses positions. Il se trouve ainsi en arrière du 78ème Régiment d'Infanterie qui fait brigade avec lui et qui occupe depuis le 7 août les défilés de l'Argonne, soit La Harazée, le Four de Paris, La Chalade.




Le 11 août 1914

Le 63ème Régiment d'Infanterie change de position et se dirige vers Varennes en passant par Claon, le Four de Paris. Les trois Bataillons quittent leur cantonnement entre 4h00 et 6h30. Après une marche rendue pénible à cause de la chaleur, le 1er Bataillon atteint Cheppy et les 2ème et 3ème arrivent à Varennes entre 12h00 et 14h00.

Rapidement des avant postes sont positionnés. Les 1er et 2ème Bataillons sur la route de Cheppy à Montfaucon, le 3ème Bataillon surveille le secteur situé à l'est de Véry. Le 2ème Bataillon détache des Compagnies, l'une au carrefour de la route de Varennes à Baulny, l'autre à l'est de l'église de Charpentry, sur la route de Charpentry à Dun sur Meuse.



Le 12 août 1914

Même situation que la veille, le Régiment reste sur ses positions.




Le 13 août 1914

Le Régiment quitte ses cantonnements entre 3h30 et 5h00. Les divers éléments de la colonne gagnent leurs nouveaux cantonnements entre 8h00 et 10h00 en suivant l'itinéraire Chépy, Véry, Epinonville,La Grange aux Bois. Le 3ème Bataillon est cantonné à Cunel, une Compagnie se détachant pour garder la direction de Brieulles, une autre la direction de Clery le Grand. Le 2ème Bataillon est cantonné à Romagne sous Montfaucon, une Compagnie est détachée et cette dernière établit trois petits postes, le premier au Grand Carré, le second sur la route d'Andevanne et le dernier sur la route de Dun sur Meuse. Le reste du Régiment cantonne à Romagne sous Montfaucon.



Le 14 août 1914

Le 63ème Régiment d'Infanterie est porté en avant garde dans la région de Dun sur Meuse et Milly

3h30 Les trois Bataillons quittent leurs cantonnements en suivant l'itinéraire Bantheville, Doulcon, Dun sur Meuse et gagnent Milly entre 9h30 et 10h00. Le 2ème Bataillon établit deux postes l'un sur la route de Lion devant Dun à 1 km au nord-est de Milly, l'autre sur la route de Mouzay. Le 1er Bataillon garde par deux petits postes la côte Saint Germain qui domine Milly, et la route de Murveau à hauteur de Cheveau d'Eau.

17h00 Les premiers coups de fusil de la campagne sont tirés contre un avion allemand survolant le camp à une grande hauteur. Aucun résultat n'est obtenu.



Le 15 août 1914

Entre 4h30 et 5h00 le Régiment quitte le cantonnement de Milly devant Dun et gagne Stenay où il arrive entre 9h00 et 11h00. Les trois Bataillons du Régiment cantonnent à Stenay. Ils ont pour ordre de tenir le front Brouennes le Château, Olizy sur Chiers de façon à couvrir le débouché de Stenay. Une Compagnie du 3ème Bataillon occupe Cervisy et effectue la liaison avec le 78ème qui fournit les avant-postes.



Le 16 août 1914

4h00 Le Régiment quitte le campement de Stenay et après un repos prolongé près de Olizy sur Chiers et Lamouilly, il arrive vers 17h00-18h00 dans la région de Margut, Fromy.




Le 17 août 1914

le Régiment garde les mêmes positions que la veille.

14h30 On signale la présence de cavaliers ennemis au delà de Sapogne, ces derniers appartiendraient à une Division de cavalerie allemande dont la présence a été signalée dans la forêt de Merlanvaux en Belgique.

Dans la nuit, une patrouille de cavaliers ennemis ayant franchi la ligne des sentinelles, est accueillie à coups de fusil et se replie immédiatement. Vers la même heure une sentinelle fait feu sur un groupe ennemi qui disparaît dans la nuit.




Le 18 août 1914

Les avant-postes occupés par le 63ème seront remplacés par le 78ème. De ce fait le 63ème cantonne à La Ferté sur Chiers où il arrive vers 11h00.



Les 19 et 20 août 1914

Même situation que le 18 août, le Régiment séjourne à La Ferté sur Chiers.



Le 21 août 1914

2h40 Le Régiment quitte son campement et, en passant par Margut, se rend au sud de Villiers d'Orval en Belgique où il reste en alerte

15h40 Suite à une forte poussée allemande le Régiment gagne par Williers d'Orval et l'abbaye d'Orval le débouché de la forêt qu'il atteint à 19h00. Le détachement ennemi s'étant replié le Régiment reçoit l'ordre d'aller cantonner à Williers où il arrive entre 22h00 et 0h30.



Les premiers combats.




Le 22 août 1914

6h50 Le Régiment quitte Williers de façon à se retrouver à la croisée des chemins Florenville, Orval, Williers, Pin. En se dirigeant vers Pin en passant par Ysel et Chiny et en traversant la Semoy, il traverse après une longue marche la forêt d'Herbeumont. Au débouché de cette dernière une violente bataille est engagée. Le Régiment arrive à Menugoutte à 15h15. Une Compagnie est détachée vers Suxy où un détachement allemand a attaqué l'avant garde.

16h00 Le Régiment se rassemble à 1 km à l'ouest de Menugoutte.

18h00 les Bataillons Gueytat et Villadary se portent vers le nord pour soutenir le 138ème sans toutefois le dépasser. Le troisième Bataillon reste en réserve.

18h30 Les deux Bataillons qui se sont portés en avant sont en posture d'attaquer le village de Petitvoire défendu par l'ennemi. Le Régiment s'apprête à donner l'assaut quand arrive l'ordre de bivouaquer sur les positions occupées. On s'attend à une attaque très violente de la part de l'ennemi mais la nuit se passe sans incidents.




Le repli.



Le 23 août 1914

4h20 Le Régiment quitte son bivouac et s'installe sur la croupe située à 500 mètres au nord de Martilly, à 1500 mètres au sud ouest de Menugoutte.

9h00 Sans quitter sa position le Régiment supporte de fortes rafales de schrapnels sans subir de dommages.

9h15 Il reçoit l'ordre de battre en retraite par la route de Martilly, l'ouest de Wantremont, Pré Martin et Chiny. La traversée de la forêt d'Herbeumont s'effectue sans incident. Le Régiment traverse la Semoy à Chiny, passe par Florenville et rentre en France.

21h00 Les 1er et 3ème Bataillons cantonnent à Puilly. Le 2ème Bataillon est détaché aux avant-postes à Chèvre Ferme. Une Compagnie couvre les directions de Villers devant Orval, ferme d'Orval et Williers, les trois autres Compagnies se rassemblent au carrefour des chemins Mogues, Auflance et Puilly Chèvre Ferme.



Le 24 août 1914

4h20 Le Régiment quitte son cantonnement et s'établit sur la route Puilly, Chèvre Ferme. Peu après il réalise de sérieux travaux de défense au bois de Fromy derrière lesquels les 2ème et 3ème Bataillons passent la journée.

13h30 Le 1er Bataillon se porte à Mont Tilleul avec un Bataillon du 78ème.

17h00 Le 1er Bataillon arrive à Blagny et poursuit sa marche dans la direction des Deux Villes, cette crête étant battue par l'artillerie ennemie (obusiers de 105 et artillerie de campagne). Le Bataillon doit contourner les pentes du Mont Tilleul afin de se porter en soutien vers Matton, son mouvement devient très pénible. La 1ère Compagnie qui marche en tête est exposée à un feu très violent d'obusiers et de mitrailleuses en arrivant au bois du Mont Tilleul. Elle marche baïonnette au canon alors que les autres Compagnies se déploient en tirailleurs. Plusieurs charges à la baïonnette arrêtent la progression de l'ennemi.

19h30 Le Bataillon se replie vers Blagny ramenant ses blessés.

Une partie du Bataillon gagne Linay où il cantonne en attendant de rejoindre le reste du Régiment.


Etat des pertes : 5 tués, 76 blessés et 14 disparus.



Le 25 août 1914

2h00 Les 2ème et 3ème Bataillons quittent leurs positions et marchent par Blagny vers Linay, dans la direction de la Meuse.

10h30 Grande halte près de Moulins.

15h00 Le Régiment se rassemble dans les bois situés au nord-ouest de Moulins et domine la vallée de la Meuse.

18h30 Le Régiment doit se porter en avant pour tenir pendant la nuit les avant-postes. Une partie du 1er Bataillon s'établit à Moulins, les deux autres Bataillons gardent la direction de Sailly. Le mouvement s'accomplit en bon ordre et s'achêve à 20h15.




Le 26 août 1914

3h00 Le Régiment passe sur la rive gauche de la Meuse et franchit le fleuve sur un pont de bateaux construit par le Génie à la ferme de l'Alma. Durant une longue halte de plusieurs heures, faite par le Régiment, le Commandant De Villadery et une partie du 1er Bataillon, séparés du Régiment depuis le combat de Blagny, rejoignent le Corps. Ils avaient quitté leurs emplacements de la veille à 1h00 du matin et s'étaient établis au pont de Mouzon sur la Meuse afin de protéger les dernières troupes françaises franchissant le fleuve.

12h00 De solides positions défensives sur la rive gauche de la Meuse sont organisées afin d'arrêter l'offensive des troupes allemandes. Ces travaux seront achevés vers 20h00.

21h30 Le Régiment quitte les tranchées construites et se dirige sur Beaumont. Il s'y arrête pendant 1 heure et repart à 0h30. Il passe la nuit sur la route à l'entrée de Warniforêt sous une pluie torrentielle.



Le 27 août 1914

13h00 le Régiment se porte vers Yoncq et tente une contre attaque sur le flanc de l'ennemi qui a passé la Meuse, et marche vers Raucourt. Il stationne à Flaba en attendant les ordres.

17h30 Le Colonel Arlabosse commandant la 45ème Brigade donne les ordres suivants : la 45ème Brigade doit attaquer par régiments accolés, dans chaque régiment deux Bataillons seront en première ligne, le troisième en deuxième ligne.

Premier objectif : Raucourt - Bois de Cagneux, le 63ème couvre du saillant du Bois de Cagneux à la côte 329.

Deuxième objectif : Harancourt - mamelon du bois de l'Agasse, le 63ème couvre du mamelon à la lisière du bois.

Troisième objectif : Le Chesne - Angecourt, cinq groupes d'artillerie doivent appuyer l'attaque.

18h30 Le 63ème se porte en avant d'environ deux kilomètres, la progression dans les bois devient pénible à cause de l'obscurité. L'ordre est alors donné de revenir bivouaquer au nord ouest de Flaba, l'installation du bivouac est terminée vers minuit.




La bataille de La Besace.



Le 28 août 1914

6h00 Le Régiment se masse dans le ravin situé à l'ouest de Flaba.

8h00 Il se porte en réserve dans une clairière au milieu du bois de Gerfaux. le mouvement se fait sous un feu violent d'artillerie.

13h00 Le Bataillon s'engage dans le sous bois alors que des fractions du 78ème obligées par le feu de l'ennemi d'interrompre leur progression, se replient vers la lisière nord du bois de Gerfaux. Ce mouvement risquant d'être dangereux pour le 63ème, le premier Bataillon reste à la lisière pour soutenir le 78ème. le Capitaine Gravelotte se porte à cheval sous un feu de mousquetons d'une extrème violence et réussit à ramener le calme dans les rangs. De part et d'autre le combat est extrèmement violent, l'artillerie fait rage, les mitrailleuses et l'infanterie tirent sans discontinuer. les troupes allemandes subissent de grosses pertes et leur offensive est nettement arrêtée.

13h30 Pendant ce temps le 2ème Bataillon est violemment attaqué par des forces ennemies considérables qui n'ayant rencontré aucun obstacle ont progressé dans les bois. Malgré l'ardeur au combat des troupes, l'ennemi s'infiltre de plus en plus à travers bois. Les soldats du 63ème sont pressés de tous côtés par un ennemi très supérieur en nombre.

Presque tous les chefs de section sont tués ou blessés. les trois Bataillons fournissent dans le bois de Gerfaux une résistance opiniâtre mais il devient impossible d'arrêter l'offensive ennemie. Les éléments qui défendent la clairière sont débordés. Dans ces conditions le Lieutenant Colonel qui suivait le combat depuis la lisière nord du bois, donne l'ordre de gagner les positions de repli. Le mouvement s'effectue à travers bois sous une rafale d'artillerie des plus nourrie, plusieurs batteries allemandes concentrant leurs tirs sur la ligne de retraite du 63ème. Les fractions chargées de protéger la retraite n'en conservent pas moins leurs positions jusqu'au dernier moment sous une pluie d'obus et en se retirant défendent le terrain pied à pied. Grace à cette énergie le Régiment peut traverser sans incident le village de La Besace derrière lequel il se reforme. Les derniers groupes rejoignent le Régiment derrière La Besace où il s'établit solidement à la lisière du Bois. l'ennemi ne tente aucune attaque nouvelle.

19h00 Le Régiment doit tenir des avant-postes de nuit sur les emplacements qu'il occupe.


Etat des pertes : Officiers : 2 tués, 5 blessés et 2 disparus, Troupe : 25 tués, 443 blessés et 256 disparus.



C'est lors de cette bataille de La Besace que dix neuf de nos poilus du Canton d'Eymoutiers périrent après un peu plus de 2 semaines de combat :

Le 2ème classe CAFFY Paul, âgé de 26 ans, natif de Saint-Julien-le-Petit.

Le 2ème classe CHEROUX Léonard, 21 ans, natif d'Eymoutiers.

Le 2ème classe CLEMENSAUD Pierre, âgé de 24 ans, natif de Saint-Julien-le-Petit.

Le 2ème classe CLEMENSOT Louis, 21 ans, natif de Peyrat-le-Château.

Le 2ème classe FAUCHER Eugène, âgé de 25 ans, natif de Sainte-Anne-Saint-Priest.

Le 2ème classe LABONNE Gaston, 21 ans, natif de Limoges.

Le Caporal LAMY Jean, âgé de 25 ans, natif de Domps.

Le 2ème classe LAUDOUEINEIX Joseph, 21 ans, natif de Saint-Julien-le-Petit.

Le 2ème classe LEROUSSEAU Pierre, âgé de 26 ans, natif d'Eymoutiers.

Le 2ème classe MARIAUD François, 21 ans, natif d'Eymoutiers.

Le 2ème classe MEMERY François, âgé de 21 ans, natif de Peyrat-le-Château.

Le Caporal PARNEIX Jean Pierre, 23 ans, natif d'Eymoutiers.

Le 2ème classe PATINAUD Pierre Louis, âgé de 21 ans, natif de Nedde.

Le 2ème classe PECHALAT Joseph, 26 ans, natif de Beaumont.

Le 2ème classe PENICAUD Blaise, âgé de 24 ans, natif d'Augne.

Le 2ème classe PREVOT Henri, âgé de 24 ans, natif de Saint-Julien-le-Petit.

Le 2ème classe RAYNAUD François, âgé de 26 ans, natif d'Eymoutiers.

Le Caporal RAYNAUD Léonard, âgé de 24 ans, natif d'Eymoutiers.

Le 2ème classe ROYERES Léopold, âgé de 27 ans, natif de Peyrat-le-Château.





Le 29 août 1914

Un changement d'orientation de l'armée est signalé :

A la suite des combats l'armée doit se porter dans une autre direction en vue d'une nouvelle offensive. Elle doit se reporter sur la ligne de l'Aisne en 2 étapes.

Les troupes stationnées à Stonne doivent rompre à 2h00 et doivent gagner Brieulles par la route de Chesne et Sy.

Tous les éléments qui retraiteront par Brieules devront se couvrir par leurs propres moyens.

4h00 Le régiment quitte ses positions d'avant-postes suivi par le 78ème. Il passe par Brieulles sur Bar et se forme en rassemblement à l'est de la route Châtillon - Noirval. Le bivouac est organisé à la sortie sud de Châtillon.


Le 30 août 1914

Le 63ème bivouaque sur ses positions, un de ses Bataillons restant en avant-poste pour couvrir les directions de la forêt de Sy.




Le 31 août 1914

4h00 L'ennemi, en marche depuis Tourteron, a atteint Attigny. Les Allemands sont échelonnés entre Pont Bois et Beaumont. Il faut donc contenir l'ennemi sur la rive gauche de l'Aisne en face d'Attigny et de Rilly aux Oies. Les troupes françaises tiendront fortement le bois de Chesne et attaqueront dans la direction de Neuville et Day Tourteron. Le 63ème Bataillon quitte ses emplacements de bivouac et se rend à Quatre Champs où il stationne.

14h10 Le Régiment reçoit l'ordre d'occuper des positions de repli en arrière des troupes engagées. Il doit porter un Bataillon sur la ligne Terron - Cote 170 où il se relie avec le 78ème Régiment. Deux Compagnies sont en arrière de la Cote 170, six Compagnies en arrière de la cote 149, prêtes soit à se porter en avant, soit à secourir la ligne arrière.

19h00 L'artillerie ennemie cannone violemment les crêtes en avant du 63ème qui, la rafale passée, s'y établit en avant poste de combat et y passe la nuit.



Le 1er septembre 1914

6h00 Les derniers éléments du 12ème Corps d'Armée s'étant repliés, suivis de près par l'ennemi qui marche sur Terron, les Compagnies Maury et Faron vont soutenir la Compagnie du Capitaine Penavayre. La première occupe la crête à l'est de la localité, la deuxième les débouchés sud du village.

8h00 Le mouvement de retraite est déclenché, le Bataillon de Villadary forme la dernière fraction d'arrière garde et emmène les blessés des Régiments engagés la veille.

11h00 Le Régiment fait une grande halte près de Savigny sur Aisne où il doit cantonner.

14h00 Le deuxième Bataillon entre en cantonnement, le premier occupe la sortie du village, face à l'ennemi, le troisième est aux avant-postes face au nord

18h00 Le 63ème Régiment doit aller passer la nuit au bivouac à Manre, il quitte Savigny.

01h30 Après être passé par Monthois et Ardeuil il arrive à Manre où il passe la nuit sous la protection des avant-postes établis par le troisième Bataillon.



Le 2 septembre 1914

6h45 Le Régiment quitte le bivouac et va se rassembler en arrière de la cote 193 à 6 km au sud-est de Somme Py.

9h30 Il arrive à Somme Py et rapidement il a pour ordre de se porter à 800m de la cote 193, dans les bois de sapins

15h00 Un violent combat se livre dans la direction de Somme Py.

20h00 Les deuxième et troisième Bataillons se replient par Souain dans la direction de Suippes et bivouaquent au nord-ouest de Suippes où ils arrivent vers 0h00. Le premier Bataillon contribue au service de sécurité en étant placé en réserve à la hauteur des bois de Souain sur le chemin allant de Somme Py à la cote 190.



Le 3 septembre 1914

3h00 Le Battaillon de Villadary se porte au nord-ouest de Souain, vers la cote 141, pour protéger de son feu les avant-postes engagés dans le bois. Il a pour ordre de tenir sa position jusqu'à 8h30.

4h00 La fusillade, déjà violente, redouble d'intensité. Les avant-postes commencent à se replier vers Souain, certaines fractions tentant de repousser l'ennemi à l'arme blanche. Ces troupes sont décimées par des mitrailleuses et des feux d'obusier de 105. Le premier Bataillon s'engage à son tour et ouvre un feu précis sur l'ennemi qui s'arrête, surpris, et regagne la lisière des bois qu'il vient de quitter. Les Compagnies du 63ème soutiennent pendant 4 heures un combat d'une extrême violence, exposées au feu de l'infanterie, des mitrailleuses, de l'artillerie ennemie. Les troupes allemandes ne peuvent pas progresser, la poursuite est nettement enrayée.

8h30 Le Bataillon se retire vers Suippes qu'il gagne à travers bois. Il forme l'arrière garde des troupes françaises qui viennent de rompre le combat poursuivies par les projectiles de l'artillerie ennemie et sous le menace d'être attaquées par la cavalerie allemande qui est entrée à Souain à 10h30. Après une marche pénible et des plus dangereuses, le Bataillon arrive à 2 kms à l'est de Courtisols et va prendre les avant-postes vers la Fromagerie sur la route de Paris à Metz.


Etat des pertes de ce Bataillon : 46 blessés, 23 disparus.


6h00 Les deux autres Bataillons quittent l'emplacement de bivouac devant Suippes et se dirigent vers Marson par Bussy le Château et Courtisols.

12h00 L'ordre est donné d'occuper la crête 177 en liaison avec le 78ème Régiment, la route de Suippes à Marson est barrée. Sur les crêtes en face la bataille fait rage.

16h15 Le 63ème Régiment se porte à la lisière nord des bois au sud de la Cheppes à la cote 152, alors que le 78ème se porte à la croisée des routes La Cheppes - Bussy le Château. Ils ont pour mission d'empêcher l'ennemi de pénétrer dans les bois

de 19h00 à 20h30 L'ennemi arrose les bois occupés par le Régiment de ses projectiles d'artillerie lourde qui tombent sans répit, obscurcissant l'air de poussière et de fumée. Quelques hommes sont blessés peu grièvement. Le reste de la nuit se passe sans incident.



La première bataille de la Marne.



Le 4 septembre 1914

3h00 Le Régiment quitte ses emplacements et se retire par Courtisols où le premier Bataillon rejoint les deux autres vers Marson.

11h00 Les premier et deuxième Bataillons font une grande halte à Saint Jean sur Moivre sous la protection du troisième Bataillon qui s'établit en arrière de Marson.

13h30 Des patrouilles de cavaliers ennemis sont aperçues à l'ouest de Marson. Peu après une colonne ennemie approche sur la route de Courtisols à Marson. Le feu est ouvert sur les têtes de colonnes allemandes en infligeant des pertes assez sérieuses à l'ennemi. Ce dernier réagit et des batteries de mitrailleuses entrent en action. La situation du troisième Bataillon devient insoutenable. Le Bataillon tout entier se retire par Saint Jean sur Moivres, La Cense des Près, Saint Amand sur Sion où il reçoit l'ordre de se reconstituer et de cantonner. Pendant ce temps les deux autres Bataillons ont pris leurs dispositions pour arrêter l'offensive ennemie. Le premier Bataillon occupe la cote 237 pour recueillir les éléments battant en retraite. Le deuxième Bataillon se dirige sur la cote 170 et organise une position défensive.

18h00 Un rassemblement ennemi se formant, une reconnaissance d'officiers est envoyée au nord de Coupéville et dans la vallée. Cette reconnaissance est accueillie à coups de fusil et est obligée de se replier. L'ennemi la poursuit et attaque très violemment les avant-postes. Toutefois l'ennemi ne peut dépasser la lisière du bois situé à 600m au nord ouest du Quartier Général.

20h00 Les attaques allemandes diminuent d'intensité et finissent par cesser complètement.


Etat des pertes du troisième Bataillon : 2 tués, 57 blessés, 4 disparus.

Etat des pertes du deuxième Bataillon : 1 tué, 3 blessés, 2 disparus.


Lors de cette bataille de Marson un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers perd la vie :

Le 2ème classe GAGAILLE Henri, âgé de 25 ans, natif de Saint Julien le Petit.





Le 5 septembre 1914

1h00 Les avant-postes quittent leurs emplacements et se retirent par la Cense des Prés vers Saint Amand sur Fion où le troisième Bataillon rejoint le Régiment. Ce dernier doit se rendre à Vitry le François.

6h45 Les hommes sont embarqués à Vitry le François et débarquent à Chavanges où ils font une grande halte.

12h00 Le départ pour Braux est prévu, c'est dans cette ville que le Régiment établira son cantonnement.



Le 6 septembre 1914

Séjour au cantonnement.



Le 7 septembre 1914

6h15 Départ de Braux, le 63ème Régiment forme l'avant garde de la Division d'Infanterie qui protège le flanc gauche de l'armée contre un ennemi qui pourrait déboucher de Sompuis.

10h00 Ordre de stationner à Corbeil et de tenir la ligne Brébant - croupe 142-157. Le deuxième Bataillon occupe Brébant, le premier la croupe 142-157 et le troisième s'installe à Corbeil.

12h00 L'ennemi prononçant une violente attaque, le Régiment prend comme direction cote 184 à 1 km d'Humbauville. Il est suivi par le 78ème.

14h00 Le Régiment stationne sur la route Somsois - Saint Ouen.

18h00 Le Régiment cantonne à Saint Ouen, le troisième Bataillon établissant des avant-postes à la sortie ouest du village.



Le 8 septembre 1914

3h50 Départ du cantonnement afin d'atteindre les emplacements indiqués Ferme du Tillat, Meix Tiercelin. Le troisième Bataillon reste en réserve en arrière des deux autres. L'artillerie lourde allemande cannone violemment la position.

9h00 Un combat violent est engagé du côté de la Ferme du Tillat.

12h00 L'infanterie allemande tente une violente attaque vers la cote 196. Le premier Bataillon soutenu par les mitrailleuses et l'artillerie brise l'offensive ennemie. L'infanterie allemande décimée, s'arrête et se replie en grand désordre sur les cotes 220 et 222 poursuivie par les feux du premier Bataillon du 63ème. Elle laisse sur le terrain une quantité de morts et de blessés.

15h00 L'ennemi a évacué tout le terrain en avant du front du 63ème.

17h30 Le Régiment se porte à l'attaque de la cote 194, il progresse à travers bois sans difficultés jusqu'à la tombée de la nuit. La progression devenant pénible à cause de l'obscurité, ordre est donné de gagner les emplacements de bivouac près du chemin Ferme du Tillat - Meix Tiercelin. Le Régiment y passe la nuit sans incidents.



Le 9 septembre 1914

9h30 Commencement des attaques ; le premier Bataillon du 63ème Régiment se situe à l'ouest de la voie romaine et a pour objectifs Sompuis partie est et Croupe du Moulin Détruit. Les deux autres Bataillons suivront le mouvement. Une fusillade nourrie du premier Bataillon oblige l'ennemi à abandonner les bois situés en avant de la cote 194 où il laisse de nombreux morts, blessés et prisonniers.

16h00 Le Bataillon de Villadary occupe les débouchés nord des bois face à Sompuis. La quatrième Compagnie surprend une batterie d'artillerie de campagne qui se mettant en position à 1 500 mètres au nord lui inflige de grosses pertes. La situation étant intenable la Compagnie s'écarte de la zone battue. A la tombée de la nuit elle revient occuper les emplacements qu'elle a été obligée de quitter. Le 63ème bivouaque sur ses emplacements.


Etat des pertes les 8 et 9 septembre : 3 tués, 30 blessés, 2 disparus.



Le 10 septembre 1914

Les deuxième et troisième Bataillons restent sur leur emplacement de bivouac. Le premier Bataillon continue l'attaque sur le Moulin Détruit. Après une fusillade les arrière-gardes de l'armée ennemie, qui est en pleine retraite, sont détruites ou refoulées. Des fractions se rendent. La lisière est de Sompuis et la croupe du Moulin Détruit sont occupées.

16h00 Les deuxième et troisième Bataillons occupent les derniers bouqueteaux à 800m au sud de Sompuis.

16h30 Le Bataillon de Villadary est remplacé en première ligne par celui de Ymonet. Ce dernier marche vers les hauteurs à l'est de Sompuis sous un feu d'artillerie extrèmement violent. La nuit commence à tomber, les obusiers ennemis bombardent sans relâche le village. Le troisième Bataillon s'arrête et couche sur ses positions.



Le 11 septembre 1914

4h15 Reprise de l'offensive. Le troisième Bataillon marche sur Coole où il s'arrête à 8h30. Les deux autres Bataillons gagnent la sortie nord de Sompuis où ils stationnent près de la gare.11h00 Les deux Bataillons reprennent leur marche en direction de Coole où ils arrivent vers 14h00. Ils reçoivent l'ordre de poursuivre sans arrêt l'ennemi qui bat précipitamment en retraite. A Vesigneul sur Coole les premier et deuxième Bataillons rejoignent le troisième Bataillon. Quelques groupes de trainards allemands sont faits prisionniers. Le Régiment marche dans la direction de Togny aux Boeufs et occupe les avant-postes à la lisière des bois situés au nord-ouest de Togny où il arrive vers 21h00 sous une pluie torrentielle.





Le 12 septembre 1914

L'armée française reprend la poursuite en passant par les ponts de Ablancourt, La Chaussée sur Marne et Pogny. Elle se rassemblera dans la région est de Coulmier.

14h00 Le Régiment arrive à Coulvagny et fait une grande halte à la sortie du village.

15h30 Il entre dans Coulvagny où il cantonne.


Suite à ses blessures un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers décède à Recy :

Le 2ème classe JEANTAUD Léon, âgé de 24 ans, natif de Bujaleuf.



Le 13 septembre 1914

5h20 Le Régiment quitte Coulvagny. En cours de route une trentaine d'allemands sont faits prisonniers.

11h00 Une grande halte est faite au sud de Somme Yevres-Varimont.

17h00 Le cantonnement de Herpont est atteint.



Le 14 septembre 1914

10h55 Le départ du cantonnement est prévu. Le Régiment passe par Rapsécourt, Gizaucourt.

15h00 Il s'installe en halte gardée à la sortie ouest de Sainte Menehould où il cantonne à minuit.


Suite à ses blessures un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers décède à Vitry le François :

Le 2ème classe LAMARSALE Paul, âgé de 26 ans, natif de Rempnat.





Le 15 septembre 1914

11h30 Ayant conservé le même cantonnement que la veille au soir, le Régiment quitte Sainte Menehould et gagne Dommartin sous Hans où il cantonne en étant passé par Dommartin et La Planchette.



Le 16 septembre 1914

6h00 Départ de Dommartin pour être rassemblé dès 8h00 à Warguemoulin-Hurlus. Mais suivant un contre ordre il revient à Dommartin où il reçoit de nouvelles instructions, Souain ayant été enlevé.

8h00 le 63ème Régiment repart de Dommartin, passe par Somme Tourbe complètement détruite dans les derniers combats et stationne à l'est de Somme Suippe où il arrive vers 13h00. Il y bivouaque.



Le 17 septembre 1914

10h00 Le 63ème Régiment se met en marche pour atteindre Perthes les Hurlus-Souain et tenir la zone boisée à l'est de Souain. Il arrive vers 11h00 à la hauteur de la Ferme sans Nom où il stationne.

14h45 Le troisième Bataillon remplace le 83ème Régiment qui part au repos et occupe les tranchées face à Perthes. Le deuxième Bataillon est en arrière et le premier en réserve dans le bois. L'ennemi occupe des tranchées solides protégées par des réseaux de fils de fer. La fusillade est assez vive.

17h30 Le Bataillon Gueytat doit atteindre la route Perthes-Souain à gauche du chemin central de la forêt passant par la Ferme sans Nom. Les mouvements sont extrèmement pénibles en raison des travaux de fortifications exécutés par l'ennemi. La progression ne peut s'effectuer qu'à la faveur de la nuit. Toute la nuit la fusillade se fait entendre.


Etat des pertes les 8 et 9 septembre : 4 tués, 8 blessés.



Le 18 septembre 1914

6h00 Le 63ème reçoit l'ordre de quitter sans bruit ses emplacements et de se diriger sur Suippes. De là, ces éléments iront se rassembler dans le camp de Châlons, dans le terrain compris entre les ouvrages blancs et la batterie d'expériences. En quittant leurs tranchées les éléments les plus avancés reçoivent des coups de fusil.

15h00 Après être passé par Suippes il arrive aux emplacements qui lui sont assignés dans le camp de Châlons et bivouaque sur place.


Le 19 et 20 septembre 1914

Le Régiment reste en réserve. Bivouac sur les mêmes emplacements.



Le 21 septembre 1914

10h00 Le Régiment quitte ses emplacements de bivouac et s'installe en cantonnement à Mourmelon au camp de Châlons.

16h00 Départ suite à une alerte par Mourmelon le Petit, Sept Saux, Verzy, Verzenay, le 63ème arrive à minuit au campement.



La bataille de Reims.



Le 22 septembre 1914

4h00 Départ de Mailly.

8h00 Le Régiment s'arrête au Faubourg Sainte Anne, à l'entrée de Reims.

11h00 Le Régiment quitte ses emplacements, le premier Bataillon se rend au Belvédère où il laisse deux Compagnies en réserve, les deux autres, à la nuit tombée, vont relever dans les tranchées, entre la route de Cernay les Reims et la chaussée romaine face à Nogent. Le troisième Bataillon s'installe à l'écluse du Pont de Huon. Le deuxième Bataillon a pour mission de tenir les passages depuis le Moulin au sud du terrain de manoeuvre jusqu'au Moulin Cliquet inclus.

16h00 Les Compagnies du premier Bataillon établies au Belvédère subissent un feu d'artillerie lourde des plus violents. Les mortiers de 210 tirent sans arrêt sur leurs emplacements.

17h00 L'un des projectiles écrase la troisième Compagnie tuant 22 hommes et en blessant 22 autres.


Pendant ce fait de guerre un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tué :

Le 2ème classe SAINTAMAN Auguste Léon, âgé de 33 ans, natif de Saint Anne Saint Priest.



Le 23 septembre 1914

17h00 Le deuxième Bataillon du 63ème est désigné pour se porter en avant. Ce dernier étant échelonné sur un front de 3 kms est chargé de défendre les passages de la Vesle. L'ordre lui est donné de traverser la rivière et d'essayer de gagner la voie de chemin de fer. Le mouvement s'exécute dans la nuit. Le canal est franchi sur des passerelles, construites par le génie, au nord du Château de Taissy et du moulin Cliquet. Il se porte jusqu'à 200m environ de la route de Cambrai et y creuse des tranchées.



Le 24 septembre 1914

7h00 Après une préparation de l'artillerie, les attaques sont déclenchées. La route de Cambrai une fois atteinte, l'infanterie progressera sur le chemin se dirigeant sur Nogent l'Abbesse au chemin Butte de Tir, Vigie de Berru.

15h30 L'ordre d'offensive sur toute la ligne est donné.

18h00 Les troisième et quatrième Compagnies qui ont remplacé en première ligne les première et deuxième Compagnies prennent l'offensive sous un feu violent d'artillerie sur un terrain dénudé. La troisième Compagnie gagne environ 500 mètres et s'installe dans de nouvelles tranchées. La quatrième ne peut progresser et conserve ses positions à 1 500 mètres des tranchées allemandes. Le troisième Bataillon porte en avant les deux Compagnies de réserve et gagne la voie ferrée et le chemin à l'ouest du terrain de manoeuvre. En arrière des Compagnies du deuxième Bataillon tiennent le Pont du Canal à Saint Léonard.





Le 25 septembre 1914

6h00 Il faut attaquer dans les mêmes conditions que la veille. Le 63ème continue à gagner du terrain, principalement par son Bataillon de gauche qui attaque Cernay en approchant des lisières ouest de ce village. Malgré les difficultés énormes les 3 Bataillons du Régiment prennent l'offensive sur un terrain dénudé battu par l'artillerie ennemie. Le feu de l'artillerie ennemie devenant intense le mouvement ne peut plus s'effectuer que très lentement au prix de grosses pertes.

La Compagnie de réserve au Belvédère subit toujours le feu des obusiers de 210 l'un d'eux blessant 11 hommes. Pour le deuxième Bataillon le mouvement en avant est encore plus pénible, dès que les hommes se lèvent ils sont exposés à des salves de schrapnels. Dans l'après midi les cinquième et sixième Compagnies réussissent à progresser jusqu'à la grand-route, de part et d'autre de la Ferme la Jouissance et s'y établissent à l'entrée de la nuit.


Etat des pertes : 67 tués, 80 blessés.


Lors de ce combat un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé à Cernay les Reims :

Le 2ème classe MALAVAUD Jean Pierre, âgé de 24 ans, natif d'Eymoutiers.



Le 26 septembre 1914

4h00 alors que, malgré leur état de fatigue, les hommes creusent des tranchées un hourrah formidable retentit, ils voient à moins de 100 mètres d'eux une ligne d'infanterie allemande chargeant à la baïonnette. Un brouillard épais a permis à l'ennemi de s'approcher sans être vu. Les sections de première ligne ouvrent le feu, mais les hommes ont à peine le temps de tirer 5 ou 6 cartouches. Débordées les cinquième et sixième Compagnies sont rejetées pêle mêle avec l'ennemi sur la huitième Compagnie placée en deuxième ligne à la voie ferrée. Cette deuxième ligne peut à peine tirer par crainte de massacrer les français qui se défendent à la baïonnette contre l'ennemi. Celui ci peut ainsi gagner la voie ferrée et se jeter derrière le remblai haut de 4 à 5 mètres. Il reste immobilisé par notre deuxième ligne pendant environ 20 minutes. On se fusille à 3 mètres de distance. La supériorité de l'ennemi étant considérable, la ligne allemande franchit la voie ferrée. La huitième Compagnie bat en retraite jusqu'au canal, poursuivie par le feu d'artillerie et l'infanterie ennemie.

Les Officiers et soldats du 63ème fournissent une résistance acharnée que leur état d'épuisement consécutif à 6 jours de marche et de combats incessants sans repos et presque sans sommeil rend plus glorieux. Les restes des Compagnies se reforment derrière le canal et arrêtent définitivement l'ennemi. Une batterie d'artillerie française placée près de la verrerie de Reims, le long du canal, ouvre le feu sur les lignes ennemies qui se replient en désordre dans leurs tranchées. Une Compagnie ennemie tapie contre le canal ne peut franchir le glacis qui s'étend derrière elle, elle se rendra dans la soirée.

8h00 L'attaque allemande est complètement arrêtée, la Brigade de la Garde qui a tenté ce coup de main laisse la majeur partie de son effectif sur le terrain.


Etat des pertes : Officiers 11 tués, Soldats 559 tués.


Sont tombés au champ d'honneur deux de nos poilus du Canton d'Eymoutiers :

Le 2ème classe CHASSARD Martial, âgé de 32 ans, natif de Neuvic.

Le 2ème classe MARIAUD François, âgé de 33 ans, natif de Bujaleuf.



Le 27 septembre 1914

Une offensive rigoureuse permet de reprendre tout le terrain perdu la veille. Le deuxième Bataillon relève ses morts et ses blessés. Le troisième Bataillon reprend ses emplacements : la dixième et douzième Compagnies dans les tranchées au delà de la voie ferrée, la onzième en réserve derrière la voie ferrée.



Le 28 septembre 1914

La situation reste la même. Au petit jour le premier Bataillon contribue à assurer l'échec d'une attaque ennemie sur Cernay, dans la journée il subit le feu de l'artillerie lourde allemande qui tue un homme et en blesse cinq. Toute la journée les obus allemands éclatent sur les tranchées du troisième Bataillon. Dans la soirée le deuxième Bataillon va cantonner au Moulin du Huon, il s'établit à la verrerie de Reims, la septième Compagnie est à la passerelle au sud du terrain de manoeuvre en cantonnement d'alerte dans une ferme. A la nuit tombée le troisième Bataillon est relevé et va cantonner à Courmontreuil.



Le 29 septembre 1914

Le deuxième Bataillon profite de son séjour à la verrerie pour se réorganiser.



Le 30 septembre 1914

L'ennemi retire ses forces sur tout le front de la 9ème Armée. Des reconnaissances sont envoyées dès l'aube sur tout le front pour préparer la reprise de l'offensive. La zone d'attaque est située entre le chemin qui, partant du Moulin Cliquet atteint, au milieu, la lisière ouest des bois au nord d'Alger Auberge exclus et le chemin de Saint Léonard. Un Bataillon du 63ème est en réserve à Courmontreuil. Le premier Bataillon subit à diverses reprises dans la journée un violent feu d'artillerie lourde. Le deuxième Bataillon en réserve au Moulin de Huon achève de se réorganiser.

18h30 Le troisième Bataillon part de Courmontreuil pour aller remplacer au Belvédère le premier Bataillon qui vient cantonner à sa place.



Le 1er octobre 1914

2h00 Une attaque allemande assez violente est déclenchée de Cernay à la gauche du troisième Bataillon établi dans les tranchées. La batterie d'artillerie du Pont de Huon arrête l'attaque.

9h45 Le troisième Bataillon est relevé et va se rassembler à 800 mètres au sud de Courmontreuil.

20h00 Le Régiment marche toute la nuit pour le camp de Châlons en passant par Verzy, Verzenay, Bouy, Mourmelon le Petit, Mourmelon le Grand.


Ce jour du 1er octobre un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers tombe au combat:

Le 2ème classe GANE Jean Barthélémy, âgé de 33 ans, natif de Rempnat.



Le 2 octobre 1914

Les premier et deuxième Bataillons continuent la marche vers le Moulin Saint Rémy et la Ferme Chantereine près de Suippes.

14h00 Arrivée au cantonnement.

21h00 Les deux Bataillons ont pour ordre d'aller relever deux Bataillons du 225ème qui occupent des tranchées à gauche de la ferme des Wacques. Le deuxième Bataillon occupe les tranchées, le premier reste en réserve en arrière dans les bois à 500 mètres au sud de la cote 127. Les soldats de ces deux Bataillons ont fait en 24 heures environ 55 kilomètres.

14h00 Le Bataillon Ymonet, resté à Courmontreuil, quitte ses emplacements et par Mailly, Verzy, Verzenay, Les Petites Loges, Mourmelon gagne la Ferme Chantereine vers 16h00.



Du 3 au 6 octobre 1914

Même situation.

Le 7 octobre 1914

21h00 Le 63ème Régiment doit occuper un secteur situé à l'ouest et en avant de Saint Hilaire le Grand. Le troisième et deuxième Bataillons quittent leurs emplacements et se portent par Chantereine, Jonchery, Saint Hilaire le Grand dans leur nouveau secteur. Les Compagnies du troisième Bataillon sont échelonnées sur un front de près de 1800 mètres en avant de la Suippe, depuis la cote 117 (800m au sud-est d'Auberive) jusqu'au chemin passant par la cote 118 (à 2km au nord-ouest de Saint Hilaire le Grand). A droite deux Compagnies du deuxième Bataillon occupent des tranchées qui sont à cheval sur la route de Saint Hilaire- Saint Souplet et s'étendent jusqu'au chemin passant par la cote 143. Les deux autres Compagnies du Bataillon Penavayre sont en réserve à Saint Hilaire. Le premier Bataillon est en deuxième ligne sur la route de Reims à la hauteur du Pont de la Suippes.



Le 8 octobre 1914

Même situation.


Ce jour du 8 octobre un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers tombe au combat:

Le 2ème classe JALOUNEIX Jean, âgé de 28 ans, natif de Peyrat le Château.



Le 9 octobre 1914

21h00 Une forte fussillade éclate dans la direction de la Ferme de la Waques, elle ne tarde pas à se propager. Tout le secteur du 63ème Régiment est éclairé par des projecteurs ennemis. Des grenades éclairantes sont lancées sur le troisième Bataillon. Aussitôt le feu est ouvert afin d'interdire à l'ennemi de progresser. L'artillerie allemande cannone violemment le troisième Bataillon, elle cesse dès que l'artillerie française riposte.

18h00 La deuxième Compagnie est exposée au feu des obusiers ennemis.

21h00 Une fusillade éclate, l'artillerie ennemie cannone les tranchées.

23h00 Le 63ème est remplacé par le 78ème et va cantonner à Jonchery.




Le 10 octobre 1914

Une patrouille allemande se glisse le long de la Suippes dans les roseaux, tue un homme et en blesse un autre.

21h00 Le premier Bataillon relève le troisième dans les tranchées.



Le 11 octobre 1914

18h00 La deuxième Compagnie est exposée au feu des obusiers allemands. Un officier et 5 soldats sont blessés.





La guerre de position ou guerre des tranchées.



Le 12 octobre 1914

Les tranchées allemandes sont attaquées, l'artillerie française cannone violemment les tranchées allemandes.

20h00 Le troisième Bataillon relève le premier Bataillon.



Le 13 octobre 1914

21h00 Une fusillade éclate à gauche du 63ème Régiment. L'artillerie allemande cannone les tranchées, la dixième Compagnie répond par des feux de salve. Rapidement le feu de l'ennemi s'éteint.

23h00 Le 63ème Régiment est remplacé par le 78ème Régiment.



Les 14 et 15 octobre 1914

Le Régiment séjourne dans son campement à Jonchery.



Le 16 octobre 1914

24h00 Le Régiment quitte son cantonnement pour relever le 126ème dans des tranchées face à Auberive.



Le 17 octobre 1914

Même situation que la veille. Dans la soirée un détachement de renfort venu du dépôt et comptant beaucoup de blessés guéris, rejoint le Régiment, conduit par le Lieutenant Grenet blessé à La Besace le 28 août dernier.



Le 18 octobre 1914

Les deux Compagnies de première ligne du deuxième Bataillon subissent dans la matinée un feu assez violent d'artillerie.

21h00 La relève des Compagnies de première ligne par les Compagnies de deuxième ligne dans chaque Bataillon s'effectue sans incidents.



Le 19 octobre 1914

1h00 Profitant d'une nuit très obscure une reconnaissance de 20 hommes s'avance sur la route d'Auberive dans la direction de l'ennemi. Elle essuie par deux fois des coups de fusil, voit deux sentinelles allemandes se replier et reste jusqu'au petit jour à proximité des lignes ennemies. Elle rentre dans la tranchée à 5h00.

Du 20 au 29 octobre 1914

Même situation. Les relèves s'effectuent périodiquement. De nombreuses reconnaissances se font.



Le 30 octobre 1914

7h00 L'artillerie française tire un feu intense sur les lignes ennemies pour préparer une attaque. Le Bataillon Penavayre est envoyé à la cote 133 (à 1 km au nord ouest de Jonchery) pour appuyer éventuellement cette attaque. Le Bataillon Charrié a pour mission de surveiller étroitement les tranchées allemandes afin d'empêcher toute contre-attaque. Toute la journée le duel d'artillerie se poursuit, de temps en temps une mousqueterie violente s'abat.



Le 31 octobre 1914

Au petit jour une fusillade nourrie éclate assez loin à la droite du 63ème Régiment. Le 63ème n'a pas à intervenir. Le Bataillon Ymonet est relevé et va cantonner à Mourmelon le Grand.



Le 1er novembre 1914

A 4h30, après le coucher de la lune, la 2ème Compagnie envoie dans la direction d'Auberive une reconnaissance qui essuie des coups de feu ennemi, et se replie sans perte.



Le 3 novembre 1914

Pendant la nuit, à 3h30, la 10ème Compagnie envoie de nouveau une reconnaissance dans la direction d'Auberive qui se heurte à des réseaux de fils de fer très dense et ne peut attaquer le poste allemand qui de plus avait été prévenu par une sentinelle.



Le 4 novembre 1914

Des travaux sont activement réalisés avec l'aide d'un peloton de génie pour mettre en communication le P.C. avec la première ligne, le boyau passe sous la route de Reims.



Le 5 novembre 1914

A 0h00, une nouvelle reconnaissance gagne la route d'Aubérive. Elle exécute un feu de salve sur l'ennemi, elle répond par un certain nombre de coups de fusil et rentre par bonds dans les tranchées françaises, en essuyant des coups de feu ennemi.



Le 7 novembre 1914

Profitant d'un brouillard épais le 1er Bataillon poursuit activement la construction de boyaux de communication, la brume devenant moins épaisse, 3 hommes sont blessés par balles allemandes.



Le du 10 novembre au 30 novembre 1914

Dans la soirée du 10, l'ennemi cannone violemment les tranchées françaises. Le lendemain entre 15h00 et 17h00 les canons ennemis entrent de nouveau en action. cette situation se poursuivra pendant plusieurs jours. Plusieurs militaires français seront soit tués soit blessés.



Du 30 novembre au 12 décembre 1914

L'ennemi bombarde Mourmelon, le 30 novembre un obus détruit l'infirmerie tuant un homme et en blessant un autre. Ces bombardements sur Mourmelon se poursuivront jusqu'au 12 décembre, les troupes évacuent la ville pour s'installer dans les baraquements de Châlons.


Le 2 décembre un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers meurt à l'hôpital de Saint-Memmie:

Le 2ème classe COUPET François, âgé de 24 ans, natif de Augne.



Du 12 décembre au 18 décembre 1914

Dès leur arrivée à Châlons, les positions sont définies. Le Bataillon GALLE occupe le terrain à l'intersection des routes de Mourmelon à Aubérive et Saint Hilaire le Grand. Le 14 décembre le Bataillon signale un convoi ennemi venant de Aubérive et se dirigeant sur Vaudezincourt. L'artillerie française ouvre le feu sur ce convoi et les coups bien règlés jettent la panique sur l'ennemi.



Le 18 décembre 1914

Le Régiment tout entier quitte le secteur d'Aubérive et rejoint les baraquements du camp de Châlons à Mourmelon où il cantonnera. Des travaux sont effectués au nord-est de Jonchery.



Le 20 décembre 1914

Un ordre du Général JOFFRE anonce la reprise de l'offensive. Depuis 3 mois les attaques allemandes ont été impuissantes, partout une victorieuse résistance leur fut imposée. De plus l'ennemi accuse des faiblesses alors que les troupes françaises se sont renforcées en matériel et en homme. L'heure de l'attaque a sonné.



Soldats! La France compte plus que jamais sur votre coeur, votre énergie, votre volonté de vaincre à tout prix. Vous avez déjà vaincu sur la Marne, sur l'Yser, en Lorraine et dans les Vosges. Vous saurez vaincre encore jusqu'au triomphe définitif. J.JOFFRE.


Le Régiment devra attaquer les saillants A et B à la droite du 78ème qui enlevera le saillant C. A 21h00 le Régiment, passant par Jonchery, gagne le secteur d'attaque où il occupe les tranchées entre 4h00 et 7h00 du matin.

Ce jour du 20 décembre un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers tombe au combat:

Le 2ème classe BANETTE Léonard, âgé de 24 ans, natif de Rempnat.



Le 21 décembre 1914

A 7h00 du matin les unités achèvent d'occuper leurs positions. A 8h30 l'artillerie française ouvre le feu. Les batteries allemandes ripostent et mettent hors de combat un grand nombre d'hommes. A l'heure fixée pour l'assaut les réseaux allemands ne sont entamés que sur le côté ouest des saillants A et B. Deux unités tenteront de passer par cette brèche. A 9h30 précises officiers et soldats sortent de la tranchée dans un magnifique élan. Ils sont accueillis par un feu nourri de fusils et mitrailleuses ennemis. De larges brèches sont ouvertes dans leurs rangs. Toutefois des officiers et un groupe d'hommes parviennent à franchir les barbelés allemands, mais leur sacrifice sera inutile, la plupart des soldats de cette Compagnie ont été frappés devant le réseau de fils de fer très incomplètement détruit. Les rares survivants se terrent derrière un léger repli de terrain à quelques mètres des tranchées ennemies.

A la même heure, une autre Compagnie monte à l'assaut du bois B. Les hommes sont aussitôt assaillis par le feu des mitrailleuses ennemies, des hommes sont tués à quelques mètres de leur tranchée, avant d'avoir même dépassé les défenses accessoires françaises. Les survivants creusent des abris individuels maintenus à plusieurs mètres des tranchées allemandes. Une troisième Compagnie monte à l'assaut mais il lui est donné l'ordre de retourner immédiatement dans la tranchée.

A 10h00 le terrain en face des bois A et B est jonché de morts et de blessés, les Compagnies d'assaut ont perdu pratiquement tous leurs Officiers et sous Officiers. L'artillerie allemande cannone les boyaux de communication pour empêcher l'arrivée de renforts.

A 13h00 la cannonade ennemie qui s'était un peu apaisée, reprend avec une plus forte violence. Vers 15h30 un Bataillon décide de tenter l'impossible pour enlever le Bois A. Cette attaque supplémentaire n'a aucun effet.

Dans ces conditions l'attaque est définitivement arrêtée à la nuit, les hommes encore debout rejoignent leur tranchée. Le Régiment perdra dans cette journée 11 Officiers, 27 sous Officiers et 401 hommes. Vers 20h00 l'ordre est donné de rentrer à Mourmelon.



Ce jour du 21 décembre 1914 six de nos poilus du Canton d'Eymoutiers tombent au combat:

Le Sergent BRETTES Charles Jean Baptiste Henri, âgé de 21 ans, natif de Saint Denis des Mures.


Le 2ème classe CHASSAGNE Jean, âgé de 34 ans, natif de Rempnat.


Le 2ème classe DALEME Blaise, âgé de 26 ans, natif de Saint Julien le Petit.


Le 2ème classe LEGROS Henri, âgé de 33 ans, natif d'Augne.


Le 2ème classe MAZAUD Henri, âgé de 34 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe VASSIVIERE Antoine, âgé de 39 ans, natif de Saint Julien le Petit.



Du 22 décembre au 30 décembre 1914

Les différentes Compagnies sont positionnées en face des saillants A,B et C ainsi qu'à Jonchery et Saint Hilaire. Des bombardements allemands ont lieu de façon intermittente de jour comme de nuit



Le 1er janvier 1915

A partir de 13h30 l'ennemi cannone avec violence les tranchées françaises qui sont démolies en plusieurs points. Les soldats passent leur nuit à les réparer. De plus des travaux de sape permettent d'établir une nouvelle tranchée à 50 mètres des lignes allemandes. Les saillants A, B et C tenus par les Allemands sont maintenant menacés par nos troupes.




Le 2 janvier 1915

Vers 4h00 une patrouille allemande se rapproche des lignes françaises, mais elle regagne ses tranchées sous le feu français. Toute la journée les tranchées et le P.C. sont bombardés. Les hommes travaillent toute la nuit pour réparer les dégats.


Du 3 janvier au 23 mars 1915

Les positions restent les mêmes. Bombardements allemands, ripostes françaises, attaques sporadiques, conquêtes de quelques mètres de terrain, retours dans les tranchées seront le lot de ces 3 mois.



Pendant cette période trois de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés au combat:

Le 7 janvier 1915, le 2ème classe FERMIGIER Henri Gabriel, âgé de 22 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 15 janvier 1915, le Caporal VAREILLE Jules, âgé de 26 ans, natif de Rempnat.


Le 10 février 1915 le 2ème classe MARTIN Jean, âgé de 20 ans, natif d'Eymoutiers.



Le 23 mars 1915

La relève a lieu dans la nuit du 23 au 24 mars et du 24 au 25 mars. Les troupes quittent le secteur de Jonchery pour se rendre à La Cheppe. en cantonnement. Le 25 mars elles seront passées en revue par le Général JOFFRE commandant en chef entre Saint Martin de Courtisols et la côte 181 à l'est du Mont de Charme. A l'issue de la revue une lettre du Général Joffre est adressée aux troupes :


J'ai ressenti hier, au contact des troupes dont j'ai passé l'inspection, une des plus grandes joies que puisse éprouver un chef. Le succès qu'elles viennent de remporter pendant un mois de durs combats et leur fière attitude au cours de la revue d'hier me prouvent qu'on peut tout attendre de ces troupes qui font le plus grand honneur à tous ceux, Commandant d'Armée, Commandant de Corps d'Armée et officiers de tout rang sous les ordres desquels elles sont placées. Je vous prie de leur transmettre l'expression de ma plus entière satisfaction. JOFFRE.


Après la revue les différentes Compagnies cantonnent respectivement à Courtisole, Moivre et Fresne.



Le 28 mars 1915

Le 63ème quitte ses cantonnements pour se rendre à Vésigneul et Saint Germain la Ville. Le lendemain les hommes embarquent en pleine nuit à Vitry le François pour une destination inconnue.




Le 30 mars 1915

Les 3 Bataillons débarquent successivement à Toul, ils vont cantonner à Villey Saint Etienne et à Gondreville où ils arrivent dans la nuit.



Le 31 mars 1915

Dès 7h45 les Bataillons quittent leur cantonnement, le premier se rend aux barraquements de Jone Fontaine, le second à Gézoncourt, le troisième cantonne à Griscourt.



Les combats en Argonne.



Le 3 avril 1915

Dans le but de préparer une attaque prévue pour le lendemain, le 63ème doit prendre position pour son premier objectif : la croupe 323.5, 335, 329.9 et pour deuxième objectif la ligne : 327.7, 328.2 et 310.0. A 16h00 les 3 Bataillons gagnent par le ravin de l'Ache les positions indiquées. la préparation de l'attaque commence à 16h30 par l'artillerie. L'artillerie allemande réplique avec violence et arrose le ravin. A 18h30 le Régiment est rassemblé aux emplacements indiqués. L'ennemi n'offrant qu'une faible résistance la 7ème Compagnie franchit les réseaux de fils de fer et pénètre dans les tranchées faisant 24 prisionniers, la 5ème Compagnie pénètre dans l'organisation ennemie à la côte 329.3, l'ennemi s'enfuyant par un boyau. A 19h20 le premier objectif est atteint. La marche en avant est reprise vers 20h30, le nouvel objectif (côte 210) est atteint à 21h00. Les Compagnies commencent aussitôt à creuser des tranchées et des boyaux de communication vers l'arrière. Le travail, rendu pénible du fait de la texture du terrain, doit être interrompu car les Allemands du bois de Frière prennent nos troupes sous leur feu.



Le 4 avril 1915

A 8h00 l'artillerie débute la préparation de l'attaque, mais le tir français est absolument inefficace. A la même heure l'artillerie allemande répond avec violence. A 10h00 les hommes sortent de leurs tranchées et sont immédiatement accueillis par un feu violent de mitrailleuses, un grand nombre d'entre eux tombe. Finalement 110 à 120 soldats réussissent à sauter dans la tranchée allemande, l'ennemi résiste violemment mais finit par céder, la tranchée est nettoyée à la baionnette. La 10ème Compagnie est rapidement contre attaquée et se retrouve cernée par les Allemands. Un corps à corps s'engage, les soldats fournissent une résistance désespérée. L'ennemi reprend la position et jette une cinquantaine de cadavres français sur le parapet de la tranchée.

Dans cette attaque, le Régiment perd, en trois jours de combat, 15 Officiers et environ 150 hommes.

A 18h00 l'ordre est donné de contre attaquer, mais les hommes étant épuisés après ces 3 jours de combat, le Lieutenant Colonel demande que le Régiment soit relevé dans la nuit.



Lors de ce combat huit de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés:

Le 2ème classe CARRY Léonard, âgé de 28 ans, natif de Rempnat.


Le 2ème classe CROUZEAU François, âgé de 33 ans, natif de Peyrat le Château.


Le 2ème classe DEGUILLAUME Raymond Marie Joseph, âgé de 24 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe FOURNIAUD Léonard, âgé de 21 ans, natif de Bujaleuf.


Le 2ème classe MAZAUD Blaise, âgé de 27 ans, natif d'Eymoutiers.


Le Caporal MEILHAC Emile, âgé de 24 ans, natif de Saint Julien le Petit.


Le 2ème classe POPULO Léonard, âgé de 32 ans, natif de Nedde.


Le 2ème classe SAUVANT Léonard, âgé de 33 ans, natif de Bujaleuf.




Le 6 avril 1915

La relève ayant eu lieu dans la nuit, le Régiment gagne les cantonnements de Martincourt et Manonville où il restera pendant 2 jours.



Le 8 avril 1915

A 4h00 départ des 3 bataillons pour aller cantonner à Griscourt.



Le 11 avril 1915

A 4h00 départ des 3 bataillons pour aller cantonner à Manonville et Minorville, emplacements qu'ils quitteront le 14 avril à 18h30 pour gagner les emplacements indiqués soit le Bois de Mont Mare à l'ouest de la route de Flirey.



Pendant la période du 11 au 18 avril 1915 trois de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés:

Le 2ème classe PEIX Pierre Paul, âgé de 24 ans, natif de Saint Léonard.


Le 2ème classe ROULY Jean Louis, âgé de 32 ans, natif de Peyrat le Château.


Le 2ème classe GABIACHE Etienne Henri, âgé de 28 ans, natif de Saint Julien le Petit.



Le 19 avril 1915

Une attaque prévue ne peut avoir lieu en raison d'un tir de barrage violent. Le Bataillon rentre à Manonville. Le lendemain une attaque allemande sur les tranchées de la voie ferrée est repoussée avec de grosses pertes pour l'ennemi.



du 19 avril au 5 mai 1915

Les troupes françaises occupent les tranchées Eyries et Serra, entre la voie ferrée et la route de Saint Boussant. De nombreuses escarmouches entraînent la perte de nombreux hommes.



Le 5 mai 1915

La préparation d'artillerie débute à 6h30. Elle prend fin à 7h00 après avoir donné d'excellents résultats. Deux minutes avant la fin du tir de l'artillerie la 2ème Compagnie s'élance tout entière hors de la tranchée et anéantit les ennemis à la baïonnette et à la grenade. La deuxième ligne allemande est également prise. A 7h30, 9h00 et 16h00 les allemands lancent des contre attaques vigoureuses qui sont stoppées. A la tombée de la nuit la possession du terrain conquis est définitivement assurée. A la nuit tombée les Compagnies sont relevées des tranchées au nord de Flirey. Dans ce combat le Régiment compte 36 morts, 126 blessés et 5 disparus.



Le 5 mai 1915 1915 l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe LEGALLAND Etienne, âgé de 25 ans, natif d'Eymoutiers.



du 6 mai au 15 juin 1915

Les compagnies se relèvent les unes après les autres dans les tranchées qu'ils entretiennent et améliorent. Lors de combats sporadiques quelques pertes sont à signaler.



Entre le 6 et le 8 mai 1915 deux de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés:

Le 2ème classe LENOBLE Jean Pierre, âgé de 24 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe LEYCURE Jean Pierre, âgé de 24 ans, natif de Rempnat.



Le 16 juin 1915

Le 63ème quitte le cantonnement de Gondreville pour se rendre à la gare de Toul où doit avoir lieu l'embarquement qui se déroule en 3 étapes.



Le 17 juin 1915

Après avoir traversé les gares de Saint Dizier, Vitry le François, Château Thierry, Pantin, les 3 bataillons débarquent dans la région d'Amiens. Ils vont cantonner à Rubempré et à Pierregot. Les soldats resteront en cantonnement jusqu'au 19 juillet.



Les 21 et 1er juillet 1915 trois de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont décédés à l'hôpital des suites de leurs blessures:

Le 2ème classe PROFIL Léger, âgé de 30 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe GARGUEL Auguste, âgé de 24 ans, natif de Saint Julien le Petit.


Le 2ème classe LACOUTURIERE Jean, âgé de 27 ans, natif d'Eymoutiers.



Le 19 juillet 1915

Les 3 Bataillons s'embarquent à Rubempré en convoi automobile afin d'aller cantonner à Baudricourt et Oppy où ils séjourneront jusqu'au 25 juillet.



Le 25 juillet 1915

Nouvel embarquement en convoi automobile en direction de Etrée, Liencourt, Avesnes le Comte, le Hameau, Hermaville et enfin Agnez les Duissans où ils cantonneront ainsi qu'à Gouves, Etrun, Duissans, Hauteville.



Le 31 juillet 1915

Le Régiment reçoit l'ordre de relever le 138ème Régiment d'Infanterie qui tient le secteur au nord de la route Ecurie Roclincourt, à cheval sur la route de Lille. Trois Compagnies quittent leur cantonnement entre 18h00 et 20h00 et se présentent à l'entrée des boyaux d'Anzin et de Lille, sur la route d'Arras.



Du 1er août au 11 août 1915

Les positions seront tenues jusqu'au 11 août. Pendant cette période des tirs d'artillerie allemande, des bombardements, des attaques et contre attaques, des explosions de mines seront la cause de pertes et de destruction de tranchées chez les Français comme chez les Allemands. Le 11 août les hommes seront en cantonnement à Hauteville jusqu'au 18 août.



Du 18 août au 28 août 1915

Le 63ème retrouve les positions qu'il avait quittées précédemment et connâtra les mêmes conditions de combat, et en particulier de violents bombardements.



Du 29 août au 6 septembre 1915

Le 63ème est en cantonnement.




Du 7 septembre au 15 septembre 1915

Une fois de plus le 63ème retrouve ses positions de combat dans le même secteur. Pendant toutes ces journées et ces nuits, l'artillerie allemande bombarde. Les Français ripostent en faisant exploser des mines sous les tranchées ennemies. Les Allemands semblent s'agiter



Le 15 septembre 1915

A partir de 21h00 les unités du Régiment sont relevées et gagnent les cantonnements occupés lors du précédent repos. Elles y séjourneront jusqu'au 23 septembre.



La bataille de l'Artois.



Le 25 septembre 1915

En vue de prendre les positions d'attaque les éléments du 63ème cantonnés à Duisans partent à 7h00 pour les uns et d'Etrun à 8h30 pour les autres. Les 3 éléments se présentent à l'heure à l'entrée des boyaux de Lille et du Génie. Ils occupent leurs emplacements avant le lever du jour.

Vers 3h30 l'artillerie lourde allemande exécute des tirs de barrage d'une violence inouïe, un grand nombre d'hommes sont tués ou blessés. L'artillerie française ouvre le feu sur les tranchées allemandes et le village de Thellus. L'heure H est fixée à midi.

A midi toutes les vagues s'élancent hors des tranchées avec le plus bel entrain. Les allemands sont débordés, mais réussissent toutefois à contenir nos troupes. Pendant plus d'une heure le combat est acharné. A 13h15 une nouvelle offensive est ordonnée, cette tentative est renouvelée à 14h00 en vain, les Allemands réussissent à arrêter la progression du 63ème.

Dans cette journée le Régiment perd 2 chefs de Bataillon, 8 commandants de Compagnie, 31 chefs de section et un millier d'hommes..




Ce jour cinq de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés au champ de bataille:

Le 2ème classe LEMOINE Jean Louis, âgé de 25 ans, natif de Peyrat le Château.


Le 2ème classe LESTRADE Jean, âgé de 23 ans, natif de Neuvic.


Le 2ème classe MAZOFFRE Jean Pierre, âgé de 25 ans, natif de Nedde.


Le 2ème classe PINTOU Pierre, âgé de 34 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe MORELET Justin, âgé de 34 ans, natif d'Eymoutiers.




Le 26 septembre 1915

L'attaque du 63ème doit être reprise par le 78ème. Le 63ème reconstitué appuiera l'attaque du 78ème avec 2 Bataillons. L'heure de l'attaque est fixée à 13h10. Les premières vagues sont arrêtées par les feux de mousqueterie et les tirs de barrage extrèmement violents. Un certain nombre d'hommes sont tués ou blessés.

A 14h50 les unités regagnent leurs emplacements dans la tranchée de doublement.

Une nouvelle attaque de la tranchée des Punaises est préparée, elle doit se dérouler dans les mêmes conditions que la précédente. A 22h15 le 63ème relève le 78ème et occupe un secteur compris entre le boyau Abd el Kader et le boyau des Mortiers. Pendant toute la nuit des patrouilles circulent sur le front du 63ème et lancent des grenades sur les positions ennemies



Le 29 septembre 1915

Le Régiment ayant été relevé la veille, il part cantonner à Noyelettes. Il y restera jusqu'au 4 octobre.



Le 5 octobre 1915

Le Régiment est transporté en convoi automobile à Duisans, la relève commence à 23h00, elle s'achève à 3h30 ralentie par le mauvais temps. Les 2ème et 3ème Bataillons sont en première ligne, le 3ème à droite du boyau Abd el Kader, au boyau des Mortiers. le secteur a beaucoup souffert. Le 6 octobre , dans l'après midi, le secteur subit un bombardement intense auquel réplique l'artillerie française. pendant la nuit l'artillerie ennemie tire sur les travailleurs du 63ème. Le bombardement durera toute la journée suivante.



Du 8 octobre au 11 octobre 1915

Des bombardements intermittents, des attaques à la grenade, des fusillades se répètent.



Le 11 octobre 1915

Une attaque est prévue à 16h15, elle est précédée d'un tir d'artillerie sur les tranchées allemandes. A 16h15 l'équipe des grenadiers se porte à l'assaut et fait reculer les grenadiers allemands. les pertes s'élèvent à 3 Officiers blessés, 5 hommes tués et 17 blessés.

Les jours suivants des bombardements violents auront lieu pendant la nuit ainsi que des luttes à la grenade.



Le 17 octobre 1915

Après une nuit agitée, la journée fut assez calme. Le Régiment gagne les cantonnements de Noyelle Vion, de Noyelette et de Duisans, où il séjournera jusqu'au 28 octobre.



Le 28 octobre 1915

Les unités quittent leur cantonnement entre 2 heures et 8 heures du matin, pour gagner, pour l'une le boyau d'Anzin et pour l'autre le boyau de Lille. les Bataillons sont ainsi répartis : le troisième à droite du boyau Abder el Kader, le premier à la route de Lille et le second à l'ouest de la route de Lille.



Le 29 octobre 1915

La nuit fut calme, mais dans la journée ont lieu de violents bombardements ainsi qu'une vive lutte à la grenade.



Le 30 octobre 1915

Vers 15h00 un combat violent s'engage vers le Nord. Un Capitaine est blessé .



Le 31 octobre 1915

A partir de 1h00 le deuxième Bataillon enlève les lèvres ouest de l'entonnoir 68 et établit une nouvelle tranchée. Au lever du jour l'ennemi cannone fortement nos lignes, 6 tués et 12 blessés sont à déplorer.



Le 1er novembre 1915

La nouvelle tranchée est attaquée à la grenade. Les Bataillons ripostant avec énergie, repoussent l'ennemi dans ses lignes.



Du 2 au 4 novembre 1915

Si les journées sont calmes, la pluie qui tombe sans discontinuer provoque de nombreux éboulements dans le secteur. Les tranchées sont très endommagées.



Le 5 novembre 1915

Après avoir été relevé la veille le régiment cantonne jusqu'au 11 novembre à Noyelle Vion, Noyelette et Duisans. Le 11 novembre il se présente de nouveau aux mêmes tranchées sous un bombardement assez violent.



Le 14 novembre 1915

A 6h00 du matin, l'ennemi lance des torpilles et fait sauter deux mines. La tranchée est bouleversée et une escouade est ensevelie. Aussitôt l'artillerie ennemie entre en action. L'ennemi sort en masse des tranchées et attaque. Il est vigoureusement repoussé , le tir d'artillerie française étant déclanché. L'ennemi (grenadiers sans sac ni fusil, fusillers avec sac, fusil et une grenade à la main) se jette de nouveau sur le secteur et réussit à l'occuper. Une contre attaque réussit à le rejeter dans ses lignes. Une troisième fois les allemands essaient de contre attaquer, cette fois ils sont définitivement repoussés en laissant de nombreux cadavres derrière eux.



Lors de ce combat trois de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont tombés au champ de bataille:

Le 2ème classe CANTAUD Pierre, âgé de 34 ans, natif d'Eymoutiers.


Le 2ème classe GIOUX Gabriel, âgé de 33 ans, natif de Nedde.


Le 2ème classe PEYRATOUT Henri, âgé de 26 ans, natif de Peyrat le Château.




Du 15 au 20 novembre 1915

Les journées se ressemblent : cannonades, grenades, obus de gros calibre, ... deux abris de mitrailleuses sont détruits , ainsi que deux abris caves.



Du 20 au 29 novembre 1915

Le régiment est relevé et les unités vont cantonner à Noyelle-Vion, Noyelette, Duisans, Etrun et Louez, pour occuper de nouveau les boyaux d'Anzin et de Lille le 29 novembre.



Le 29 novembre 1915

Dans l'après midi l'ennemi lance de nombreuses grenades à fusil et des projectiles de Minenwerfer sur nos tranchées. Le temps très froid depuis une semaine s'adoucit rapidement et sous l'action du dégel les boyaux et les tranchées se dégradent et subissent des éboulements.



Le 30 novembre 1915

Les bombardements reprennent, les tranchées sont détruites. A 14h00 une mine explose et démolie la tranchée sur une trentaine de mètres.



Le 1er décembre 1915

Pendant la nuit l'artillerie ennemie bombarde le secteur. Des pluies continuelles et le dégel occasionnent des dégâts considérables dans les tranchées. Les communications sont pratiquement interrompues. Les hommes sont dans l'eau et la boue jusqu'au dessus des genoux .



Le 2 décembre 1915

Pendant la nuit, lutte de grenades et bombardements intermittents, en plus de la pluie continuelle, occasionnent des dégâts. Les hommes travaillent sans relâche à l'entretien des tranchées. Malgré leurs efforts, la boue envahit de plus en plus les tranchées.



Du 3 au 8 décembre 1915

La situation est identique, bombardements, lutte à la grenade et la pluie qui continue, empêche la relève de s'effectuer d'autant plus que les boyaux sont rendus absolument impraticables à cause de la boue. La relève se fera le 9 décembre à partir de 20h00 et le régiment regagnera ses cantonnements jusqu'au 16 décembre.



Du 16 au 24 décembre 1915

La situation sera toujours la même : bombardements, tirs répétés. La relève se fait par épisodes entre le 22 et le 24 décembre. Les cantonnements se feront à Noyelette, Noyelle-Vion, Louez, Duisans, Habarcq et Agnez les Duisans, jusqu'au 28 décembre.




Le 28 décembre 1915

Le régiment reçoit l'ordre de gagner les tranchées par Bataillons dans les nuits du 27 au 28, du 28 au 29 et du 29 au 30 décembre. Ils occuperont le secteur du Labyrinthe, le secteur à l'ouest de la route de Lille. Il tiendra ces postes jusqu'au 8 janvier 1916 et subira des bombardements et des tirs sporadiques pendant ces quelques jours relativement calmes. Les hommes cantonneront du 8 au 12 janvier 1916. Par la suite ils connaîtront successivement des montées aux tranchées suivies de repos aux cantonnements



Le 25 janvier 1916

Une attaque est prévue à 11h00. Elles est poussée avec toute énergie, l'Adjudant Leblanc est grièvement atteint, le sous Lieutenant Menard est blessé, une cinquantaine d'hommes sont mis hors de combat. Lors d'un deuxième assaut le Lieutenant Méline tombe grièvement blessé, la figure traversée, un oeil arraché, le sous Lieutenant Bocquet est blessé, lors d'une autre tentative il est mortellemnt atteint, l'adjudant Devillechabrol est tué. A 16h45 l'ennemi tente une attaque. Au lieu de répondre par une nouvelle attaque, les français décident de construire une sape qui sera poussée le plus près possible des tranchées ennemies. A 3h45 l'ennemi attaque la sape et tente avec un combat à la grenade de repousser nos travailleurs. La sape sera quand même terminée mais l'ensemble des opérations coûte au régiment : un officier tué, 2 officiers blessés, une quinzaine d'hommes tués et plus de 60 blessés ou disparus.



Ce jour l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe JEANNETAU Pierre, âgé de 32 ans, natif de Peyrat le Château.






Le 28 janvier 1916

Le 3ème Bataillon s'installe à Neuville Saint Vaast, le 2ème gagne Habarcq. Ils subissent des tirs d'artillerie. L'ennemi fait sauter un camouflet : 2 tués et 6 blessés. A 16h30, le 30 janvier, les français font exploser une mine sous la tranchée allemande. La ligne allemande est bouleversée sur plusieurs mètres, nos grenadiers lancent des grenades dans l'entonnoir pour entraver le travail de l'ennemi.



Du 30 janvier au 4 février 1916

De façon quotidienne le régiment se trouve sous le feu de l'artillerie allemande auquel il répond à chaque fois. Le 4 février il est relevé et rejoint son cantonnement jusqu'au 9 février.



Du 9 au 19 février 1916

Les positions habituelles sont reprises dans les tranchées. Les soldats subissent toujours des bombardements qui endommagent les ouvrages. Des mines sautent aussi bien chez l'ennemi que chez nous. Ces explosions entrainent de nombreux dégâts et font de grosses pertes humaines. après une grosse semaine passée dans les tranchées, le régiment est relevé et regagne ses cantonnements habituels, soit Noyelle-Vion, Habarcq et Agnez les Duisans. Ces cantonnements seront gardés jusqu'au26 février.



Le 26 février 1916

Les sapeurs font exploser une nouvelle mine, cette explosion est immédiatement suivie de deux autres. Les entonnoirs sont occupés par les nôtres et malgré de âpres combats ces positions sont préservées.



Le 1er mars 1916

Deux nouvelles mines explosent, la ligne ennemie est sérieusement endommagée. Les canons français de 75 entrent en action afin d'arrêter les travailleurs ennemis qui tentent de réparer les dégâts



Le 3 mars 1916

Une patrouille pénètre dans la tranchée allemande et met hors de combat plusieurs guetteurs ennemis. Le lendemain, 4 mars, de grosses chutes de neige doivent être supportées par les hommes avant qu'ils ne soient relevés le 5 mars tôt le matin. le régiment séjournera aux cantonnements jusqu'au 9 mars.



Le 10 mars 1916

Le 63ème est relevé par les Britanniques. Il quitte donc son cantonnement et gagne Houvin-Houvigneul. Le lendemain matin, 10 mars, il prendra la route, en passant par Nuncq et Flers pour atteindre Linzeux, Willeman et Wail où il séjournera.







Le 14 mars 1916

Embarquement, en chemin de fer à la gare de Petit Houvain, du 12ème Corps d'Armée pour une nouvelle destination. Le 63ème embarque selon le tableau suivant : le 3ème Bataillon le 14 mars à 20h00, l'Etat Major le 14 mars à 23h00, le 2ème Bataillon le 15 mars à 2h00, le 1er Bataillon le 15 mars à 5h00. Ils débarquent à partir de 8h00 en gare de Tricot (Oise) et se rendent immédiatement dans leurs cantonnements respectifs à Maignelay-Montigny, Couvrel et Montgerain. Ils y resteront jusqu'au 30 mars.








Le 30 mars 1916

Nouvel embarquement en gare de Tricot pour une destination inconnue. Le régiment passe par Saint Germain, Versailles, Troyes, et débarque à Ligny en Barrois, pour cantonner respectivement à Givrauval, Oëy et Morlaincourt qu'il occupera jusqu'au 3 avril.







La bataille de Verdun.



Le 3 avril 1916

Les équipages du 3ème Bataillon partent pour Rembercourt aux Pots par Bar le Duc, Behonne, Vavincourt, Marat la Grande pour atteindre Nixeville le lendemain. Le deuxième Bataillon fait mouvement sur Couppy le Petit et rejoint également Nixeville le 5 avril. Quant au 3ème Bataillon il est emmené en auto au fort des Sartelles.



Le 5 avril 1916

Le 2ème Bataillon s'embarque en auto pour atteindre Baleycourt et cantonner à Belleville. Il sera rejoint par les équipages du 1er Bataillon. Ils tiendront les tranchées de première ligne et les tranchées de soutien sur la côte du Poivre dont les Allemands ont conquis la crête lors des combats de février-mars 1916 (Bataille de Verdun). la ligne de résistance sur la crête entre Bras et le bois Navré au sud de la route de Bras-Louvemont, est tenue par un Bataillon. Cette position comprend une ligne continue de tranchées, reliée par de nombreux petits boyaux de raccordement à un boyau parallèle dit "Boulevard" et défendu par un réseau de fil de fer. l'ensemble du secteur est loin d'être organisé, les troupes françaises s'étant établies sur ces différentes lignes au cours de la bataille de Verdun qui se poursuit avec la même violence depuis deux mois. Les bombardements sont incessants, la circulation de jour est impossible, l'ennemi tenant le sommet du Poivre ce qui lui donne d'excellentes vues.



Le 8 avril 1916

Vers 13h30 grande activité des artilleries françaises et allemandes, nos canons de 75 exécutent des tirs nourris sur la côte du Poivre. Le duel devient plus violent à 15h00, l'artillerie lourde allemande cannone les tranchées de la côte du Poivre, le ravin, le village de Bras et nos batteries. Le lendemain, 9 avril, l'artillerie allemande commence un tir de préparation intense, le bombardement atteint une grande violence à partir de 14h30, nos tranchées de première ligne, les boyaux qui y conduisent, le village de Bras sont soumis, sans interruption, au feu des obusiers de 210 et 150. Les dégats sont importants, plusieurs gourbis, deux postes téléphoniques sont démolis, les boyaux et les tranchées sont très endommagés. A 18h00 l'infanterie allemande prononce une attaque. Les fantassins ennemis sortent de leurs tranchées. Nos feux d'Infanterie les arrêtent. Ces combats se poursuivront jusqu'au 14 avril 1916.



Le 14 avril 1916

Les observateurs d'Infanterie de la côte du Poivre signalent des mouvements importants entre le village et le fort de Douaumont, Les colonnes ennemies sont immédiatement dispersées par l'artillerie. les tirs d'artillerie française et ennemie continent à riposter de façon intermittente. Les pertes en hommes sont sensibles. Les Bataillons, les uns après les autres, connaissent des successions de repos en cantonnement et de montées aux tranchées.





Le 20 avril 1916

Le 3ème Bataillon qui cantonnait à la citadelle de Verdun est alerté pour se rendre immédiatement sur la position dite "intermédiaire". Chaque nuit il fournira des travailleurs mis à la disposition du Génie pour créer des travaux de défense. le 22 avril, il reçoit l'ordre de retourner cantonner à Verdun, les uns à la caserne Jeanne d'Arc, les autres au fort de Belleville. Ces cantonnements seront bombardés le 29 avril, on dénombre 1 officier tué, 2 hommes tués et 10 blessés.



Du 1er au 3 mai 1916

Lors de ces 3 journées les Bataillons du 63ème sont appelés les uns après les autres à rejoindre le front. Les journées suivantes connaissent la même intensité de combat : bombardements, tirs de 75 et de 155.



Le 7 mai 1916

Dès le matin, le bombardement du secteur par obus de tous calibres est très violent. Les gaz lacrimogènes se répandent. les observateurs de la côte du Poivre signalent à différentes reprises des mouvements de troupes ennemies dans le ravin de la Couleuvre, à l'ouest du fort de Douaumont. La lutte reprend de l'intensité le soir et toute la nuit. les jours suivants connaîtront la même intensité de combat



Ce jour l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le Caporal BUCHENAUD Louis, âgé de 34 ans, natif de Peyrat le Château.



Le 13 mai 1916

la matinée est furieuse : tirs méthodiques de l'artillerie lourde ennemie sur nos tranchées de première ligne, le bois d'Haudremont, les ravins. De nombreux avions survolent le secteur. A 19h30 on aperçoit un groupe important de travailleurs ennemis dans la tranchée du Torpilleur.



Le 16 mai 1916

Les différents Bataillons sont relevés et gagnent, en convoi automobile, Varincourt, le Bois de la Ville et le fort de Belleville où ils cantonneront jusqu'au 22 mai à l'exception du 3ème Bataillon qui du Bois de la Ville rejoint la ligne intermédiaire. Quant aux deux autres ils doivent fournir 160 travailleurs pour travaux d'organisation en première ligne



Le 26 mai 1916

Le mouvement en avant se déclenche. Couvertes par de petits éléments les Compagnies marchent sur la lisière sud-ouest du Bois Navré, vers l'ennemi. Les patrouilles allemandes, qui avaient poussé jusqu'à la lisière, sont refoulées. Nos troupes réussissent à occuper la partie gauche des tranchées ennemies, sur environ 160 mètres. Pendant ce temps le 3ème Bataillon combat avec acharnement, il perdra dans cette bataille 7 officiers et 132 hommes. Dans la nuit du 27 mai il se replie au Bois de la Ville où il bivouaque. Les deux autres Bataillons ont quitté le même jour Vavincourt, l'un en convoi automobile, l'autre en chemin de fer (embarquement à Bar le Duc) et rejoignent Bois la Ville pour bivouaquer. De ce fait tout le régiment est réuni au Bois la Ville.



Le 30 mai 1916

Après un court repos à la citadelle de Verdun, le combat est repris au Bois Navré. Un tir continu de gros calibres endommage la tranchée, elle est même détruite en plusieurs endroits. Un grand nombre d'hommes sont ensevelis. Le lendemain une action des plus vives se déroule, le bois Navré est violemment bombardé. Les jours suivants des duels d'artillerie sont à constater



Le 4 juin 1916

Le Bataillon Maury ayant quitté Havincourt pour s'embarquer à Longeville, débarque à Balycourt pour y relever le 78ème. les journées qui suivent sont mouvementées, des attaques d'une grande violence se développent dans la région de Thiaumont où les artilleries françaises et allemandes se montrent très actives. Le 8 juin le dépôt de grenades de la Folie explose, rasant intégralement la ferme. Du 11 au 13 juin les 3 Bataillons sont succesivement relevés pour cantonner à la Citadelle jusqu'au 22 juin.





Le 23 juin 1916

L'ennemi ayant prononcé une violente attaque dans la région de Thiaumont, l'ordre est donné de se rendre dans le Bois du Ravin du Pied Gravier, sur les pentes du ravin des Vignes à l'ouvrage de Calais. Une contre attaque est prévue afin de reprendre l'ouvrage de Thiaumont. Les hommes disposent chacun de 150 cartouches, de deux grenades et ne sont porteurs que d'un jour de réserve de vivres. Le trajet est pénible, sous une chaleur accablante, sous un tir d'artillerie les Bataillons atteignent finalement les emplacements qui leur sont indiqués vers 22h30. De là, ils reçoivent l'ordre de se porter sur la ligne intermédiaire, soit disant entre nos mains, mais en réalité tenue par l'ennemi. Les guides sont assez ignorants du secteur, la marche dans les boyaux encombrés de blessés et de cadavres est pénible. Finalement le 1er et le 2ème Bataillons sont en place sur les premières lignes tenues par deux Bataillons de chasseurs à pied, pratiquement au lever du jour.



Le 24 juin 1916

L'attaque est déclenchée au lever du jour. Les Compagnies se lancent à l'assaut et refoulent aussitôt les éléments avancés de l'ennemi. Le dépôt à l'ouest des Quatre Chemins est repris. L'attaque continue et lors de cette progression l'ennemi subit d'énormes pertes. L'artillerie allemande riposte. Pendant la nuit les hommes ne peuvent être ravitaillés. A 0h45 l'attaque reprend dans la direction de l'ouvrage de Thiaumont. Elle progresse et gagne environ 200 mètres en profondeur. Les pertes sont très élévées, un grand nombre de chefs de section et d'hommes sont mis hors de combat. Un nouvel ordre d'attaque est donné à 10h15 comme à 11h00. L'attaque semble réussir mais la supériorité des Allemands oblige nos troupes à interrompre leur avance après avoir subi de grosses pertes.



Ce jour l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe BONETTE Henri, âgé de 28 ans, natif de Saint Julien le Petit.



Le 26 juin 1916

Un duel d'artillerie très intense crée des dégâts et des pertes humaines au sein du 63ème. L'assaut est repris mais une fois de plus enrayé. Le combat est violent toute la journée du 27 juin 1916. Il en est de même le lendemain, 28 juin, Les travaux d'organisation continuent péniblement en raison de l'épuisement complet des hommes qui depuis 6 jours se battent dans des trous, sous une pluie continuelle, sans abris, n'ayant pu qu'ébaucher des tranchées très insuffisantes, en raison des bombardements violents. La relève se fera dans la nuit du 29 juin.



Ce jour l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe DUMET Antoine, âgé de 32 ans, natif de Bujaleuf.





Le 30 juin 1916

Les différents Bataillons du Régiment se regroupent à Saint Eulien. Ils y cantonneront jusqu'au 3 juillet, date à laquelle ils seront embarqués en chemin de fer pour une destination inconnue. Ils débarqueront le lendemain à Fère en Tardenois et rejoindront leurs campements à Nesles, Villers devant Fère et Fresnes. Lors de ce repos le Régiment sera reconstitué.



Le 8 juillet 1916

Dès 8h00 du matin les Bataillons sont enlevés en automobile et après une grande halte à Busancy, ils cantonnenet à Septmonts, Vignoles, Noyant, Courmelles, Vauxbrun et Saint Vaast. le lendemain le régiment prend position dans le secteur de Saint Christophe à Soissons. Le long de l'Aisne est établie la ligne de surveillance tenue nuit et jour par des postes de guetteurs. En arrière est établie la ligne de résistance, ligne de tranchées continues avec créneaux, qui est reliée par des boyaux à la ligne de soutien. Enfin, encore derrière, sont établis des centres de résistance pourvus de deux jours de vivres et d'une provision de cartouches et de grenades.



Du 9 au 21 juillet 1916

Les journées seront relativement calmes. Le 18 juillet une patrouille traverse l'Aisne en barque, au petit jour, profitant du brouillard. les hommes passent leur journée dans les roseaux attendant que les sentinelles ennemies regagnent, comme chaque soir, les bords de la rivière. A 21h00 une ronde allemande place une sentinelle double à proximité de nos guetteurs. la ronde ennemie à peine partie les français se lèvent et tuent à bout portant les sentinelles ennemies. Deux soldats voulant rentrer à la nage disparaissent, les autres rentrent en barque.



Du 21 juillet au 21 septembre 1916

Le 63ème est relevé. Les différents Bataillons occupent Noyant, Nampteuil, Paars. Dans la nuit l'Aisne est franchie et les hommes s'installent dans le secteur de Troyon et de Vendresse. Ces positions seront conservées jusqu'au 21 septembre. pendant toute cette période nos troupes subiront des escarmouches d'intensité plus ou moins violentes, mais aucun mouvement de terrain n'est à constater.



Le 22 septembre 1916

Le régiment quitte le secteur de Troyon. Les bataillons se rendent à Fismes, La Cour, Villette, Magneux, Unchair, lieux de cantonnement. Le 24 septembre le camp de Ville en Tardenois sera atteint selon l'itinéraire Crugny, Prin Château, Tramery, Poilly. le Régiment sera au repos dans ce camp jusqu'au 20 octobre. Pendant cette période des exercices et des manoeuvres sont imposés.



Du 20 octobre au 2 novembre 1916


Départ du camp de Ville en Tardenois, par voie de terre, en 4 étapes :


Le 20 octobre départ de 63ème à 7h00 du matin, itinéraire : Sarcy, Ville en Tardenois, Romigny, Olizy, Violeine, cantonnement : Vandières, étape de 17 kms.


Le 21 octobre départ du cantonnement à 7h00, itinéraire : Treloup, Jaulgonne, Charteves, cantonnement : Château Thierry, Etampes, Gland et Blesmes, étape de 32 kms.


Le 22 octobre départ à 17h00, itinéraire : Vaux, Bouresches, Buissiares, Gandelu, cantonnement : Montigny l'Allier, Vaux et Brumetz, étape de 21 kms.


Le 23 octobre départ à 6h00, itinéraire Crouy sur Ourq, Rosoy, Arcy, Bouillancy, cantonnement : Nanteuil le Haudoin, Peroy les Gombries, étape de 27 kms.

Cette centaine de kms parcourus en 4 jours, le Régiment y séjourne jusqu'au 2 novembre.









Sur le front de la Somme.



Du 2 novembre au 26 novembre 1916

La 23ème Division fait mouvement pour se rendre dans la région de la Somme. Dans la matinée du 3 novembre les 3 éléments du 63ème Régiment s'embarquent en chemin de fer en gare de Nanteuil le Haudouin. Le débarquement s'effectue en gare de Boves près d'Amiens. ils resteront en cantonnement jusqu'au 12 novembre à Remiencourt et Guyencourt. Dès le lendemain ils embarquent en automobiles pour atteindre les camps de Lamotte en Santerre et Morcourt où ils cantonneront jusqu'au 26 novembre.



Le 27 novembre 1916

Nouvel embarquement en direction de Biaches. La relève est rendue difficile sous le feu de l'artillerie ennemie très active en particulier durant la nuit. A partir du 1er décembre 1916 l'activité de l'artillerie ennemie est plus grande, le village de Biaches est bombardé.



Ce jour l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe NEUVIALLE Léonard, âgé de 40 ans, natif de Peyrat le Château.





Le 9 décembre 1916

Le 78ème relève le Régiment, enlevé en camions et autos il cantonne à Lamotte en Santerre ainsi qu'au camp 54 près de Morcourt. Ce séjour se poursuit jusqu'au 17 décembre. Les hommes regagnent leurs positions dans les tranchées et connaissent de nouveau les bombardements. Le dégel et la pluie rendent les communications pénibles à cause de la boue.



Le 23 décembre 1916

Les Compagnies sont relevées et gagnent en camion Eclusiers et Marcourt, cantonnement jusqu'au 29 décembre. Cette situation, relèves cantonnements, montées aux tranchées pour y subir les bombardements , vont se répéter sans arrêts jusqu'au 26 janvier 1917.



Retour en Marne.



Le 26 janvier 1917

Le 63ème régiment d'Infanterie embarque en gare de Longeau pour atteindre Châlons le lendemain. Après une marche de 23 kms rendue pénible par le froid le cantonnement est atteint. Les hommes y resteront jusqu'au 1er février 1917, date à laquelle ils reprennent la route pour Mourmelon le Grand et Mourmelon le Petit. Ils sont alors appelés à soutenir dans le secteur de Prosnes le 27ème RIT qui a subi de grosses pertes.



Du 1er au 15 février 1917

Les journées dans les tranchées sont relativement calmes. Des préparations d'artillerie suivies de ripostes sont à noter. Le 16 février, après un très bref séjour à Mourmelon le Grand, le Régiment quitte le secteur pour cantonner à Suippes et à la Ferme Piermont.



Le 1er mars 1917

Embarquement en gare de Suippes pour débarquer en gare de Montbéliard. Des cantonnements sont organisés à Dung, Allondans, Courcelles. Ces cantonnements seront conservés jusqu'au 12 mars.



Sur le front Alsacien.



Le 12 mars 1917

Il faut effectuer une reconnaissance sur le secteur de Buetwiller en Alsace reconquise. C'est ainsi que les différents Bataillons débarquent le 13 mars à Dammemarie, Traubach le Haut, Traubach le Bas, Eglingen, Balschwiller, Quildviller. Ces positions sont conservées jusqu'au 19 avril 1917. Aucun mouvement d'importance n'est à constaté.



Le 19 avril 1917

Les Bataillons du 63ème quittent le front pour cantonner à Strucht, Hindlingen, Bretagne, Montreux-Château, Fontaine, Bessoncourt et Grosnes. Pendant cette période plusieurs gradés et hommes de troupe sont mis à l'honneur.



Le 24 mai 1917

Le régiment fait mouvement vers Roppe, Offémont, Vétrigne, Denvrey avant de repartir en direction de Luxeuil, Boissoudy, Citers. Après une journée de repos la marche reprend sur Fougerolles, Plombières, pour cantonner aux environs de Arches. Des travaux d'installation seront organisés ainsi que des exercices et manoeuvres.



Nouveau retour en Marne.



Le 12 juin 1917

Le Régiment quitte la région en embarquant en gare de Saint Hilaire au Temple pour regagner Mourmelon le Grand et le Camp de Châlons.



Le 16 juin 1917

Les 3 Bataillons s'insallent dans le secteur du Golfe. Les jours suivants quelques activités sont à constater.





Le 26 juin 1917 l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe DEVARD Henri Antoine, âgé de 32 ans, natif de Peyrat le Château.





Le 3 juillet 1917

Début de la relève, le bivouac s'organise dans le secteur du Mont sans Nom. Ce bivouac sera suivi de duels d'artillerie, bombardements par minenwerfer, ripostes de la part de l'artillerie française. Ces tirs se poursuivent jusqu'au 14 juillet



Le 14 juillet 1917

L'attaque est prévue à 19h45. Juste avant cette attaque l'ennemi déclenche un tir violent d'obus de tous calibres. Ce bombardement redouble d'intensité quand les hommes montent à l'assaut et enlèvent les tranchées allemandes. L'ordre est donné au Régiment de prolonger l'attaque dès le lendemain. La journée est très agitée du fait de contre attaques allemandes. Une nouvelle attaque est décidée le 16 juillet à 0h00. Cette dernière s'effectue dans de très mauvaises conditions. Les Bataillons sont relevés le 17 juillet et bivouaqueront au camp Berthelot, où des décorations seront remises lors de prises d'armes. Ce repos prendra fin le 27 juillet.



Le 27 juillet 1917

Les hommes rejoignent le front dans le secteur du Golfe. Ils y subissent de nouveau de nombreux tirs d'artillerie allemande. Le 1er août à 4h00 du matin une dizaine d'allemands pénètrent par surprise dans les tranchées françaises, ils fuiront après une courte lutte. La relève s'effectue le 12 août dans la nuit, les hommes seront au repos jusqu'au 21 août, jour où ils rejoindront le Mont sans Nom. Ils y resteront jusqu'au 9 septembre. pendant cette période ils auront à repousser, lors d'un combat de corps à corps, des allemands qui auront pénétré dans les tranchées de surveillance. Les bombardements seront incessants et d'une violence plus ou moins importante.



Le 9 août 1917 l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe REMINIERAS Jean, âgé de 30 ans, natif d'Augne.



Le 9 septembre 1917

Le Régiment est relevé et bivouaque au Camp Loano. Il s'y tiendra jusqu'au 18 septembre. Après un court retour au front les Bataillons sont relevés le 22 septembre et sont appelés à cantonner à Villers sur Châtillon, Binson, Orquigny et Reuil sur Marne. Ce repos se poursuit jusqu'au 13 octobre.



Le 14 octobre 1917

Le 1er Bataillon gagne le quartier Yser, le 2ème le quartier Bruges et le 3ème le quartier Gand. Des attaques ennemies s'en suivent, mais à chaque fois l'ennemi est repoussé. L'activité des artilleries est moyenne. Le 29 octobre la relève s'effectue. Les Bataillons sont de nouveau au repos jusqu'au 13 novembre.



Le 13 novembre 1917

Le 63ème RI se rend dans le secteur de Bétheny Aviation. Rapidement il subit une grande activité de l'artillerie ennemie et des attaques allemandes qui sont repoussées. Un avion ennemi est abattu et tombe en flamme dans les lignes françaises, les deux aviateurs sont tués.



Le 22 novembre 1917

A 19h45, suite à un tir d'engagement de minenwerfer et d'artillerie, trois détachements d'une trentaine d'allemands chacun, pénètrent dans nos premières lignes. Des corps à corps s'engagent et après une énergique défense l'ennemi est rejeté et s'enfuit en désordre en laissant un abondant matériel. Les journées suivantes sont relativement calmes. Le 4 décembre des obus toxiques sont lancés aux environs de Bétheny et du village Nègre. La relève s'effectue le 14 décembre et le Régiment est au repos jusqu'au 30 décembre.



Le 1er janvier 1918

Retour au front. Le 2 janvier les français subissent des bombardements violents prenant rapidement l'allure d'une préparation d'attaque allemande. Sous les tirs de barrage des mitrailleuses l'ennemi ne peut atteindre les tranchées françaises. Les journées suivantes sont plus calmes. Toutefois, le 12 janvier, un groupe d'hommes pénètre dans les profondeurs d'un abri ennemi et capture une douzaine d'allemands.



Le 20 janvier 1918

Le Régiment est relevé. Il va séjourner dans les cantonnements de Cumières et de Hautvillers et s'y tiendra jusqu'au 8 février.



Le 8 février 1918

Le Régiment fait mouvement, le premier Bataillon se rend à Rilly la Montagne, le second à Pourcy et le troisième à Nogent Serniers. Pendant ce repos, des travaux dans la montagne de Reims sont effectués.



Le 13 février 1918

Le 1er Bataillon se rend dans le secteur de Cernay, le 2ème dans le secteur de Bezannes et le 3ème dans le secteur de Villers aux Noeuds. Dans chacun de ces secteurs de petites activités sont à constater les jours suivants. Le 28 février le 1er Bataillon se rend au Tinqueux et se retrouve sous un tir violent d'obus toxiques (yppérite). Ce bombardement par obus toxiques est repris le lendemain, il est d'une extrème violence, les obus arrivent par 10 à la minute. Les précautions d'usage sont prises, les entrées des caves sont fermées par des toiles et défense formelle est faite aux hommes de sortir.



Le 3 mars 1918

Une forte attaque se déclenche sur le fort de la Pompelle. Après plusieurs tentatives les Allemands sont repoussés après avoir subi de nombreuses pertes. par la suite les journées sont assez calmes, l'activité des artilleries françaises et allemandes sont moyennes. De nouveau des obus toxiques bombardent nos lignes et à chaque fois toutes les mesures préventives sont prises. A partir du 21 mars l'ennemi bombarde la ville de Reims en utilisant des obus de gros calibre et des obus toxiques. Le Régiment subit jusqu'au 4 avril des assauts de la part de groupes ennemis, assauts qui sont à chaque fois repoussés.



Le 5 avril 1918

Le Régiment est au repos, à Bezannes pour le 1er Bataillon, Tinqueux pour le second et Saint Brice pour le troisième. Les hommes bénéficieront de ce repos jusqu'au 9 avril, date où le 3ème Bataillon se rendra dans le quartier Cernay, le 2ème aux Caves Pommery et à Courbancy, et le 1er à Villers aux Noeuds et Murigny.



La bataille de Reims.



Le 10 avril 1918

Des tirs de concentration courts et violents sont effectués sur Reims. De nombreux incendies se déclarent dans la ville. Le 2ème Bataillon se rend aux caves Pommery où se trouvent déjà les autres unités. Le 11 avril, le bombardement de Reims continue, plusieurs quartiers sont en flammes. Les incendies se développant, deux Compagnies sont adjointes aux pompiers pour les aider dans leurs missions. Des obus toxiques sont lancés sur les Caves et le Parc Pommery.



Le 21 avril 1918

Les bombardements violents sur Reims reprennent. De nouveaux incendies se déclarent. Quant au front, il est continuellement harcelé de tirs d'obus de gros calibre et d'obus toxiques, ainsi que d'obus incendiaires sur Saint Nicaise et le Parc Pommery. Le 27 avril vers 21h50 un tir d'une extrème violence est effectué sur nos tranchées. Un détachement d'Allemands est entendu dans les réseaux français. Ils sont repoussés par un barrage de mitrailleuses. Le coup de main ennemi sur nos lignes a complètement échoué. Par la suite les journées seront relativement calmes. La relève attendue pour le 28 mai sera suspendue du fait d'un rappel des dispositions d'alerte.



Le 29 mai 1918

L'ordre est donné de tenir les positions contre toutes attaques ennemies. Toute position perdue devra faire immédiatement l'objet d'une contre attaque pour rétablir l'intégralité de nos lignes. Le 30 mai la situation à droite se maintient sur la ligne Pierquin, Tergnier, Centre de la Neuvilette, Château de la Malle, mais par contre à gauche l'ennemi s'est emparé de Gueux. En fin de journée les Allemands ont atteint les lisières de Champigny et se sont infiltrés dans Thillois. Le 31 mai une attaque allemande est repoussée. Ils réitèrent mais la position reste maintenue. Finalement lors d'une ultime attaque suivie d'un combat de corps à corps à la baïonnette nos troupes doivent se replier dans l'angle des routes Reims Tinque, Saint Brice, à mi distance entre le village et le Mont. le village de Saint Brice est complètement découvert sur sa droite, le génie tente de faire sauter les ponts sur la Vesle.



Le 31 mai 1918 l'un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est tombé au champ de bataille:

Le 2ème classe JALOUNEIX Eugène, âgé de 35 ans, natif de Bujaleuf.





Le 1er juin 1918

Une forte attaque sur le fort de la Pompelle et la route 44 est portée par l'ennemi, elle est vigoureusement rejetée par une contre attaque L'ennemi subit de lourdes pertes et abandonne des tanks et des prisonniers. Dans la nuit du 2 au 3 juin, les Bataillons sont relevés et gagnent respectivement Lingeret pour le 1er Bataillon, Cernay pour le 2ème et La Housse pour le 3ème. Dans la journée du 3 juin une opération est montée pour reprendre le Centre de la Manutention occupé par l'ennemi. Un détachement d'une quinzaine d'hommes s'y emploie avec succès. Les Allemands s'enfuient en laissant sacs, cartouches et autre matériel. Les jours suivants l'artillerie ennemie harcèle en particulier le secteur du Pont de La Housse.



Le 18 juin 1918

En début de soirée l'ennemi déclenche un bombardement d'une extrème violence. A 21h00 l'infanterie allemande passe à l'attaque. Elle parvient à notre premier réseau. Un groupe de fantassins allemands parvient à s'infiltrer sur les ailes d'une section de la 3ème Compagnie qui est obligée, pour ne pas être encerclée, d'abandonner une partie de la tranchée et de se replier. Une violente contre attaque chasse l'ennemi. Malgré la violence de l'attaque l'intégralité de notre ligne est maintenue et les boches ont subi un cinglant échec. A l'issue de cette résistance Monsieur Clémenceau, Président du Conseil, a tenu personnellement à féliciter les troupes qui ont défendu le secteur de Reims. Les journée suivantes, jusqu'au 30 juillet, seront relativement calmes.



Le 30 juillet 1918

Une grande activité de l'artillerie ennemie est à constater, plus de 600 obus sont tirés sur nos lignes. Ce harcèlement se poursuit jusqu'au 2 août. Le 4 août des sections sont envoyées en soutien afin d'occuper le cimetière de la Neuvilette et de s'y maintenir côute que coûte. L'objectif est atteint et le 5 août la section élargit son front de 300 mètres. Elle est relevée à 0h30 .



Le 6 août 1918

Une attaque se déclenche le 6 août à 16h00. Le but est de prendre la tranchée de Chauny. Bien que les hommes soient peu nombreux Chauny est enlevé. Le 10 août, lors d'une attaque allemande, le commandant d'une patrouille allemande est tué, il portait sur lui d'interessants documents, plans directeurs, carnets de notes, lettres.



Le 13 août 1918

De violentes rafales de l'artillerie ennemie ont lieu sur le secteur. de nombreux obus toxiques sont envoyés. Reims est bombardé à plusieurs reprises par des obus de tous calibres et des obus spéciaux. A 3h45 l'ennemi lance une centaine de minnenwerfer qui paraissent être lancés par des procédés électriques analogues à ceux employés pour l'émission de gaz par projections. ce tir fait une large brèche dans nos lignes. Cette situation perdure, activité soutenue de l'artillerie allemande, violentes rafales sur nos lignes, tirs de harcèlement et de destruction presque ininterrompus sur nos batteries et nos arrière-lignes.



Le 25 août 1918

Les Bataillons du 63ème sont relevés dans la nuit du 25 au 26 août. Deux bataillons vont bivaouquer dans le bois du Cadran, en bordure de la route Cadran-Germaine. le 26 août les Bataillons quittent le bivouac pour gagner les cantonnements de repos à Cramant et Oger. Pendant ce repos des exercices, manoeuvres, prises d'armes et remises de décorations se déroulent.



Le 9 septembre 1918

Départ de Cramant à 12h00 pour aller cantonner à Jalons les Vignes. Le 10 septembre le 2ème Bataillon quitte le cantonnement d'Oger pour se rendre à Louvois. Le 15 septembre le Régiment fait mouvement sur Soulières, il séjournera dans les cantonnements suivants : Orbais et Ville sous Bois Orbais, Montmirail. Le 21 septembre le Régiment fait de nouveau mouvement et part cantonner à Port à Binson, Cuisses, Meilleray et Montigny.



Le 25 septembre 1918

Les objectifs suivants sont donnés : 1er objectif : la Petite Montagne - Bouffignereux, 2ème objectif : les débouchés nord et nord-est du massif de Grand Bellay, 3ème objectif : l'Aisne vers la Chapelle de Saint Rigobert. La marche sera interrompue face à la résistance ennemie.



Le 2 octobre 1918

Après une courte préparation par l'artillerie l'attaque est déclenchée à 6h10. le village de Guyencourt est débordé. la résistance allemande est faible. La progression continue. Le 2ème Bataillon atteint son objectif, ligne Petite Montagne au sud de Bouffignereux. Les mitrailleuses allemandes se sont repliés rapidement, enlevées par voiturettes légères. Le 1er Bataillon atteint également son objectif, lisière nord du Bois de Grand Bellay, faisant fuir un grand nombre d'Allemands isolés. A 16h15 l'ordre est donné de se porter dans la région de Muizon. Les Bataillons engagés doivent suspendre tout mouvement et se borner à garder le contact avec l'ennemi. Tout le Régiment arrive dans la nuit du 2 au 3 octobre dans le cantonnement de Prouilly.



Du 3 au 6 octobre 1918

Les Bataillons séjournent au camp de Prouilly. Dans la nuit du 5 au 6 il va cantonner à Merfy.



Le 7 octobre 1918

Le 7 octobre le Régiment est enlevé à 18h30 en camions automobiles et est transporté à Reims, Sillery, Beaumont sur Vesle, Mourmelon, Saint Hilaire le Grand et au Camp de Marchand sur le bord de la route Souain-Tahure. Il séjournera au Camp Marchand jusqu'au 11 octobre. Le 11 octobre départ pour bivouaquer dans les bois sur la piste de Somme-Py à Aure.



Le 12 et le 13 octobre 1918 deux de nos poilus du Canton d'Eymoutiers sont morts à l'hôpital:

Le 2ème classe LALEUF Jean, âgé de 28 ans, natif de Domps.


Le 2ème classe MAZURIER Antoine Emile, âgé de 28 ans, natif d'Eymoutiers.





Le 15 octobre 1918

Le 2ème bataillon occupe une ligne entre la Ferme de la Folie et la Ferme Bagot, le 3ème Bataillon se poste à l'est de Sainte Marie et le 1er à Blaise. l'artillerie ennemié harcèle la Folie, la ferme Bailla, Sainte Marie et Sugny. Des rafales de mitrailleuses sont tirées sur le village de Falaise, la Ferme Pardonne et les pentes est de l'Aisne. Le 16 octobre le 3ème Bataillon entre dans le secteur de Vouziers et la Folmie, le 1er entre à Sainte Marie.



Le 18 octobre 1918

Ordre est donner de s'emparer des hauteurs encadrant Chestres et Vandy, sur le front compris entre La pardonne et Vandy, et ensuite de poursuivre l'ennemi en direction de Châtillon sur Bar. A 5h15 l'attaque est engagée. L'ennemi surpris par notre brusque arrivée dans le brouillard riposte immédiatement et occasionne plusieurs pertes. Deux Compagnies se précipitent sur les tranchées ennemies fortement organisées et pourvues d'abris bétonnés. Une autre Compagnie s'empare de La Pardonne et s'élance à la baïonnette sur la Briquerie qu'elle enlève et finit par s'installer dans des tranchées qui surplombent le ravin de la Sorne. Le 3ème Bataillon reçoit l'ordre de passer l'Aisne. L'ennemi ouvre un feu précis d'une violence inouïe sur nos troupes qui sont rapidement enveloppées d'un nuage de gaz toxiques. L'ennemi lance alors une deuxième contre attaque, malgré une résistance et une lutte avec bravoure, les hommes sont contraints à se replier sur La Pardonne, les pertes sont très lourdes.



Le 19 octobre 1918

L'évacuation de la rive droite est terminée. Il est décidé de lancer des patrouilles sur La Pardonne, sur Falaise et sur la Briqueterie. Si La Pardonne est trouvée innocupée, les hommes se heurtent à Falaise et à la Briqueterie à des groupes fortement retranchés qui les accueillent par des feux nourris. Le 21 octobre, dès 8h00 il faut reprendre l'attaque, mais à 7h00 on signale des infiltrations par le ravin de la Sorne suivies de bombardements d'une extrème violence. Deux bataillons ennemis s'élancent à l'attaque au son du fifre et en chantant. Malgré nos tirs de barrages, l'ennemi progresse et parvient jusqu'à la ferme de La Pardonne. Avec un ultime sursaut la 1ère Compagnie bouscule l'ennemi et le force à se replier sur Falaise. Les autres Compagnies profitent de la situation pour contre attaquer à leur tour et refouler l'ennemi au delà de la crête. A 8h40 la situation est intégralemnet rétablie, on compte 75 cadavres allemands sur le terrain, 5 mitrailleuses et 25 prisonniers



Le 25 octobre 1918

L'artillerie ennemie tire de nombreux obus sur Vouziers. Les journées suivantes seront tout aussi mouvementées. Malgré un moral très élevé des signes de fatigue apparaissent. Dans la nuit du 27 au 28 octobre les hommes sont relevés et partent bivouaquer dans la région de la ferme Médéah. Au cours de la période du 18 au 27 octobre le Régiment a subi des pertes élévées : 3 officiers tués, 7 blessés, 14 gazés, parmi les hommes de troupe, 29 tués, 148 blessés, 461 gazés, 99 disparus. De nombreux cas d'évacuation par suite d'intoxication sont à prévoir.

Après un séjour de 3 jours à la ferme de Médéah, le Régiment se rend à Arbes et Béthériville, dans d'anciens camps allemands situés dans les bois parallèles à la Suippe au sud de Pontfaverger. Le 8 novembre une revue est passée par le Général Hilaire et des remises de Croix de Guerre sont faites au drapeau et à la troupe. Du 9 au 10 novembre le Régiment séjourne dans les camps.



Le 11 novembre 1918

A l'annonce de l'armistice consacrant l'effondrement de l'ennemi au 52ème mois d'une guerre sans précédent dans l'histoire, le Régiment manifeste une allégresse extraordinaire. pendant plusieurs soirées ce ne sont qu'aubades, danses, feux d'artifice, retraites aux flambeaux et chants patriotiques.






Un message du Général Gouraud est adressé au Régiment


Soldats,

L'armistice est signé, il consacre la victoire de la France et de ses alliés. Vous avez le droit de vous réjouir et d'être fiers car votre part y est grande. Il y a 4 mois l'ennemi rempli d'orgueil et de confiance, attaquait avec 15 Divisions d'élite pour cette grande offensive qu'il a appelée "l'offensive de la Paix" et qui en faisant tomber Reims, Châlons et Verdun, devait le mener à Paris. Le 15 juillet nous avons brisé net sa force et ses espoirs, et ce jour là, la Victoire a changé de camp. Elle vous est restée fidèle. Le 26 septembre nous avons enlevé dans un élan magnifique ce terrible front de Champagne avec ses buttes, ses abris bétonnés, ses 12 kilomètres de fils de fer. Jusqu'au 10 octobre nous avons combattu, gagnant chaque jour du terrain malgré les mitrailleurs et obligé l'ennemi épuisé à battre en retraite. Et le 12 vous étiez au bord de l'Aisne, ayant pendant ces 17 jours de bataille délivré le sol de France sur une profondeur de plus de 30 kilomètres, libéré 80 villages, fait plus de 21 000 prisonniers, enlevé 600 canons, 2 000 minenwerfer et 3 500 mitrailleuses. l'Aisne débordée sur une largeur de plus d'un kilomètre, le rempart boisé de l'Argonne, couvraient alors devant vous un redoutable obstacle. Il ne vous a pas résisté. Dès le 18 octobre vous enleviez une tête de pont en face de Vouziers, vous la continuiez contre toutes les contre attaques. Et le 1er novembre, attaquant avec la 1ère Armée Américaine, vous acheviez de nettoyer l'Argonne. Alors infatigables, portés par les ailes de la Victoire, vous avez tous les jours poussé l'ennemi en retraite et le 8 vous êtes entrés les premiers dans les faubourgs de Sedan et le 9 dans Mezières. Ainsi pour son dernier fait d'armes dans cette longue et terrible guerre, la IVème Armée a eu l'honneur d'effacer la tâche qui depuis 48 ans s'attachait à Sedan et de changer ce souvenir de deuil en un souvenir de gloire.



Le 11 novemvre 1918 un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est mort en Italie:

Le 2ème classe GERBAUD Antoine, âgé de 32 ans, natif d'Eymoutiers.



Du 11 au 26 novembre 1918

Le Régiment séjournera au camp. Jeux, sport, exercices spécialisés, marches par Bataillons pour visiter l'ancien secteur des Monts sont organisés. Le 26 novembre le 3ème Bataillon part pour Châlons sur Marne, le reste du Régiment séjourne dans les camps.



Du 5 au 11 décembre 1918

le 5 décembre à 8h00 le Régiment quitte les bois de la Suippe et va cantonner à Verzenzy qu'il quittera le 11 décembre pour se rendre à Condé sur Marne. Le 13 décembre il rejoint Epernay. Il cantonnera à Epernay du 13 décembre au 24 décembre.



Le 24 décembre 1918

Deux Bataillons font mouvement par voie de terre pour aller cantonner dans la région de Villers-Herbisse, Herbisse, Allibaudières près du camp de Mailly. Cantonnements à Vouzy, Chantrix ensuite le 26 décembre à Charmanges, Mornée Lenharrée, le 27 à Gourgançon, Sernoirre, le 28 de nouveau à Villiers Herbisse, Herbisse et Allibaudières.



Le 5 février 1919

Après plusieurs autres cantonnements, le 63ème RI s'embarque en train pour Perpignan où il est désigné pour renforcer le service de Garde Frontière des Pyrénées Orientales. les cantonnements sont prévus à Perpignan, Céter, Bellegarde, Elne, Argelès, Prades, Villefranche, Isle sur Têt, Mont Louis. Cette mission durera jusqu'au 7 septembre 1919.



Le 12 juillet 1919 un de nos poilus du Canton d'Eymoutiers est mort à l'hôpital de Troyes:

Le 2ème classe CHAMPEAUX Louis, âgé de 30 ans, natif de Saint Julien le Petit.



Le 7 septembre 1919

Le 8 septembre embarquement en gares du Boulou et d'Elne en direction de Limoges, le 9 septembre en gare de Mont Louis, ainsi qu'en gare de Prades et de Perpignan.



Le 10 septembre 1919

Le Régiment arrive à Limoges le 10 septembre, il est reçu avec enthousiasme, des fêtes magnifiques sont données en son honneur par la ville qu'il avait quittée le ..... 4 août 1914.






Pertes totales du 63ème Régiment d'Infanterie

Officiers : 29 tués, 96 blessés, 21 disparus, soit 146 Officiers.

Troupe : 1029 tués, 4193 blessés, 1357 disparus, soit 6579 hommes de troupe.

Au total : 1058 tués, 4289 blessés, 1378 disparus, soit 6725 militaires.


Par la suite un grand nombre de disparus ont été signalés décédés

et beaucoup de blessés sont morts des suites de leurs blessures.



Parmi toutes ces pertes notre canton d'Eymoutiers compte 76 morts pour la France ayant appartenus au 63ème Régiment d'Infanterie.